Lors d’un contrôle de routine pour tapage nocturne, deux gardiens de la paix, Simon et Julie, blessent un fils de député qui vient d’abattre sous leurs yeux un de leur collègue.
Accusés de bavure et lâchés par leurs supérieurs, ils n’ont pas d’autres choix que de retrouver et démanteler le réseau qui a vendu au jeune homme la drogue qui l’a rendu fou.
Comme pour Les convoyeurs, sympathique tentative de film noir à la française, Nicolas Boukhrief semble vouloir remettre au goût du jour le polar français, très à la mode dans les années 60 à 80 et tombé depuis en désuétude.
Le premier plan, une ville au crépuscule, accompagné d’une mélodie sifflée renvoie d’ailleurs tout de suite à Peur sur la ville (1975) et à la magnifique composition d’Ennio Morricone.
On est, cependant, loin du compte, tant pour la musique que pour la mise en scène – fonctionnelle – qui se rapproche plus de celle d’un téléfilm policier du samedi soir que de l’efficacité des thrillers d’Henri Verneuil.
Mais plus que le manque de moyens – ou d’ambition ? – c’est surtout l’interprétation qui plombe Gardiens de l’ordre. Pas facile de faire un film d’action en France quand il n’y a plus vraiment d’acteurs crédibles dans ce domaine.
Où sont les nouveaux Belmondo, Ventura ou Delon ?
A la place, on a Julien Boisselier qui peine à convaincre en méchant trafiquant de drogue et l’improbable Fred Testot dans un contre-emploi tellement grotesque que l’on ne sait plus si l’on doit rire ou pleurer. Qu’il fasse le coup de poing ou qu’il joue le mec attiré par les charmes de Cécile de France, impossible de croire une seconde à sa prestation de flic porté sur la violence.
Enfin, que dire de la résolution de l’affaire ? Si ce n’est qu’elle est aussi peu plausible que le règlement de compte qui la précède et finit d’enlever toute crédibilité au film.
La bavure de trop pour ces Gardiens de l’ordre.
Pas sûr que ce film ait eu l’agrément du syndicat de la police …
Fred Testot au cinoche, pourquoi pas ? Et pourquoi pas commencer par un polar ?
Il faut renoncer à Belmondo, Ventura ou Delon, et bien d’autres, qu’on peut continuer d’apprécier dans leurs films à eux. Pour la relève, on est pas pires que les autres pays du cinéma, et tant qu’à allez voir un polar moyen, autant aller en voir un bien de chez nous, même si on n’y verra jamais de gros camions faire des vols planés dans les rues de New York et des plans de quatre secondes chacun pour qu’on ne s’endorme pas et qu’on ne cherche pas la zapette au cinoche …
Et au train où vont les choses, « GARDIENS DE L’ORDRE » sera un chef d’oeuvre dans moins de dix ans, et Boukhrief aura eu le temps de continuer les progrès !
Je suis de bonne humeur, vous croyez ?
Rassurez vous, je voulais juste ajouter avant de clore, qu’il se peut même qu’un jour j’aille voir un des films de Boukhrief au cinéma.
… Mais ce n’est pas demain la veille !
Regarde plutôt Les convoyeurs, voir Cortex, du même cinéaste.