47 Ronin – des samouraïs errants – cherchent à venger la mort de leur seigneur victime des manigances d’un chef de guerre voisin.
Pour retrouver leur honneur, ils devront affronter la puissante armée de leur ennemi et déjouer les sortilèges d’une sorcière maléfique avec l’aide de Kai, un métis aux étranges pouvoirs.
Une fois de plus, les 47 Ronin sont trahis.
Non par un fourbe seigneur ou une redoutable sorcière mais par le rouleau compresseur Hollywoodien qui, comme à son habitude, aseptise toutes les légendes qui passent devant ses caméras.
Sans doute pour plaire au plus grand nombre, et surfer sur le succès de l’incroyable bestiaire des films de Miyazaki, le réalisateur ajoute une bonne dose de fantastique à une histoire qui en était normalement dépourvue. Un mélange des genres pas très heureux qui oblige les pauvres Ronin à affronter de pathétiques monstres de synthèse qui sonnent aussi toc que les décors qui les entourent. Des châteaux féodaux typiques aux jardins japonais avec leurs inévitables cerisiers en fleurs, aucun poncif sur le pays du soleil levant ne nous est épargné.
Pour couronner le tout, 47 Ronin pâtit de l’absence d’un vrai réalisateur derrière la caméra. Des scènes de cour filmées avec platitude aux quelques combats visuellement illisibles car montés à la vite et barbouillés d’explosions numériques, le film manque constamment d’émotion et de souffle. A l’image de Keanu Reeves, totalement inexpressif, qui erre à la recherche de l’utilité de son rôle au milieu d’un casting presque entièrement japonais.
Si vous aimez les récits épiques et les chevauchées héroïques, mieux vaut revoir Le dernier samouraï de Edward Zwick (2004), autre production américaine sur un thème approchant. Face à lui, ces 47 Ronin ne font vraiment pas le poids.
Pendant que les 47 Ronin affrontent la puissante armée de leur ennemi, les quelques spectateurs attirés par on ne sait quel sortilège devant cette création inutile, devront pour leur part affronter leur mortel ennui.
Parfaitement exact !
Et c’est donc l’occasion de ne pas aller au cinéma, et de préférer écouter Gainsbourg, dans ce titre impitoyable « Ce mortel ennui », dont je vous rapporte les paroles ci-après :
Ce mortel ennui
Qui me vient
Quand je suis avec toi
Ce mortel ennui
Qui me tient
Et me suis pas à pas
Le jour où j’aurai assez d’estomac
Et de toi
Pour te laisser choir
Ce jour-là, oh oui ce jour là, je crois
Oui je crois
Que
Je
Pourrai voir
Ce mortel ennui
Se tailler
À l’anglaise loin de moi
Bien sûr il n’est rien besoin de dire
À l’horizontale
Mais on ne trouve plus rien à se dire
À la verticale
Alors pour tuer le temps
Entre l’amour et l’amour
J’prends l’journal et mon stylo
Et je remplis
Et les a et les o
Il faudra bien que j’me décide un jour
Mon amour
À me faire la malle
Mais j’ai peur qu’tu n’ailles dans la salle de bains
Tendre la main
Vers
Le
Gardénal
Comme je n’veux pas d’ennui
Avec ma
Conscience et ton père
Je m’laisse faire !
Et pour ceux qui ont internet (Je sais, je me fais plaisir à dire des bêtises), suivez ce lien :
Oh, t’as vu Gudule ? On voit Gainsbourg sur le blog de Marcorèle ! C’est dingue ! Comment tu fais ça, je n’y suis jamais arrivé !
En fait, je ne sais pas comment j’ai fait, ça c’est produit comme ça, comme si Gainsbourg s’était retourné dans sa tombe à constater le genre de connerie qu’on essaye de nous faire subir au cinéma, et qu’il avait voulu marquer le coup en nous exposant son mortel ennui … Evidemment, il parlait d’une femme dans sa chanson originale, mais il aurait bien pu faire une satire du mauvais cinéma, vu qu’il s’était largement illustré dans ce domaine aussi …
Bon, ce n’est pas le sujet ! Le sujet, c’est 47 RONIN …
Mais ce n’est pas un sujet, 47 RONIN, ou alors, un sujet de questionnement pour savoir comment on peut réaliser un film aussi creux.
Et ce titre bidon, juste pour figurer comme le seul film qui emploie le nombre 47.
Et puis, c’est pas très pratique de faire un défilé avec 47 samouraï, vu que c’est un nombre premier ! Remarque, il doit réduire l’effectif assez rapidement dans le film (ça leur fait en 118 minutes, … 150 secondes pour mourir l’un après l’autre…)
47, c’est pour se faire un public conquis d’avance dans le lot et Garonne ?
Ou alors, c’est une allusion à l’AK 47, autrement appelée la Kalachnikov, du nom de son inventeur russe mort l’année dernière. C’est ça, c’est un film hommage ! je savais bien qu’il y avait quelque chose de caché là-dedans. Ce n’était pas possible autrement. c’est un timide, le producteur, il n’a pas osé dire directement sa tristesse suite au décès de Kalachnikov en décembre dernier, alors il a vite fait mal fait un film de baston en son honneur.
Pas sûr qu’il soit content, Kalachnikov !
Remarquez, si ça l’emmerde, il peut toujours aller suivre le lien de Gainsbourg, pour fêter Ce mortel ennui …
Allons, on s’arrête ! On a déjà trop bavardé autour de ce navet intersidéral qui défie l’éternité selon l’affiche …
C’est l’humanité qu’il défient, les 47 ! Ne relevons pas le gant, et passons plutôt notre chemin, sans ciller..
Ils font pas le poids à 47 ? Hmpf, moi j’ai adoré pourtant… 🙂