IMAGINE de Andrzej Jakimowski (2013)

Ian est engagé par un établissement spécialisé de Lisbonne pour aider des enfants et de jeunes adultes aveugles à devenir plus confiants et indépendants.
Mais les méthodes inhabituelles de cet enseignant anglais, non-voyant lui aussi, sont loin de faire l’unanimité…
Dédié à Ben Underwood, jeune aveugle qui se déplaçait sans canne à l’aide de l’écholocation, Imagine aborde avec sensibilité et poésie l’univers des non-voyants.
Loin d’être didactique, malgré son cadre scolaire, le film offre une approche quasi documentaire des techniques utilisées par Ian pour se repérer dans l’espace tout en faisant la part belle à la rêverie et à l’imaginaire. Car si Andrzej Jakimowski compose une surprenante expérience sonore et visuelle, cherchant entre autre à nous faire ressentir les dangers d’une simple balade en ville pour une personne atteinte de cécité, il nous convie aussi à une sorte de western moderne.
Ian, héros sans attache, apporte aux habitants d’une petite ville (les professeurs et les élèves de l’institution) une nouvelle façon de voir le monde et doit se confronter à leur scepticisme, voire à leur hostilité.
Loin de tout pathos, Imagine questionne (Ian est-il un mystificateur ? La technique de l’écholocation peut-elle être enseignée sans risque ?), sans jamais manquer d’humour et nous offre, en prime, une belle histoire d’amour.
Laissez-vous donc guider par ce récit initiatique au charme sensuel interprété avec conviction par Edward Hogg, Alexandra Maria Lara (tous deux voyants) et Melchior Derouet (comédien aveugle).
Sublimé par la beauté de Lisbonne et bercé par une agréable partition d’inspiration portugaise, Imagine est une ode à la puissance de l’imagination ainsi qu’une porte entrouverte sur l’univers méconnu des aveugles qu’il serait vraiment dommage de ne pas voir.