Affiche du film La maison des ombres - The Awakening
Angleterre, 1921.
Une scientifique et écrivain chasse les faux médiums qui pullulent après la première guerre mondiale, profitant du désespoir des familles ayant perdu un des leurs sur le front.
Le cas étrange d’un élève, retrouvé mort dans un pensionnat isolé en pleine campagne, va susciter son intérêt. Peu avant son décès, le jeune garçon se disait effrayé par les apparitions fantomatiques d’un enfant dans les couloirs de l’austère demeure.
Dans la lignée de Les autres ou de L’orphelinat, le film de Nick Murphy confronte une fois de plus des enfants à des manifestations surnaturelles et privilégie intelligemment les ambiances angoissantes et la suggestion pour faire frissonner.
Bien sûr, La maison des ombres ne manque pas de moments chocs, grâce à quelques apparitions furtives et à la présence inquiétante d’une vieille maison de poupées, mais ils ne sont pas une fin en soi. Le cinéaste utilise astucieusement le contexte historique (la fin de la première guerre mondiale, le développement du spiritisme et les avancés de la science) et ancre son récit entre une population désireuse de retrouver ses disparus et d’anciens combattants blessés, hantés par la mort de leurs camarades sur le champ de bataille. Son héroïne n’est pas en reste, victime, elle aussi, d’un traumatisme. Son caractère, mélange de force et de faiblesse, et son histoire personnelle jouent tout autant dans l’intérêt que l’on porte au film que sa chasse au fantôme.
Rebecca Hall est particulièrement touchante dans ce rôle de femme moderne et meurtrie qui cache ses doutes et ses peurs derrière la carapace du savoir. Grâce à elle, et à un magnifique travail sur la photo qui se pare de teintes grises proche du noir et blanc, La maison des ombres diffuse un charme vénéneux qui parvient à compenser un rythme parfois trop lent et une révélation finale décevante car un peu trop tirée par les cheveux.
Pas de quoi justifier en tous cas son absence dans les salles obscures et une sortie directement en vidéo, d’autant que la scène finale, qui laisse une dernière fois planer le doute et l’ambiguïté, classe définitivement La maison des ombres dans la catégorie des bonnes demeures cinématographiques hantées.