Harry Potter et les reliques de la mort 2 : Affiche
L’affrontement entre Harry Potter et Voldemort touche, enfin, à sa fin.
Avec ce huitième long métrage, Harry Potter quitte les écrans et tire sa révérence, mettant un terme à l’une des plus longues sagas cinématographique jamais filmée.
C’est donc avec une certaine tristesse que nous quittons cet univers qui a su imposer au fil du temps des personnages familiers et attachants. Mais aussi un brin de soulagement tant la qualité de la réalisation pouvait varier d’un épisode à l’autre.
Car si David Yates a pu faire illusion lors du précédent opus, on ne peut que regretter qu’il se soit vu confier le final de la saga. Honnête faiseur mais piètre réalisateur, il se contente d’illustrer platement le roman et se concentre uniquement sur le duel qui oppose Harry à son ennemi juré.
Pourtant, si cet univers magique avait su trouver une certaine cohérence, c’est bien grâce à l’intérêt porté jusqu’alors aux personnages secondaires et aux acteurs (tous excellents) choisis pour les incarner. Ce sont eux qui faisaient le sel des aventures du jeune sorcier et c’est par leurs émotions et leur point de vue que le spectateur vibrait aux multiples rebondissements de l’histoire.
Le réalisateur et son scénariste n’ont visiblement pas tenu compte de ce paramètre primordial et ont choisi de réduire leur présence à quelques apparitions sans intérêt, ni véritable enjeu. Aussi, quand sonne l’heure du dernier combat, la disparition de certains d’entre eux, et pas des moindres, ne nous touche guère car leur mort a été purement et simplement éclipsée du récit. Tout juste aperçoit-on leur corps sans vie au détour d’une image. Et que dire de l’explication, tant attendue, du lien qui unit Voldemort, Rogue et les parents d’Harry Potter si ce n’est que, bâclée en quelques minutes, elle ne saura satisfaire que les spectateurs ayant déjà lu les livres. Car si les romans ont fait la force de cet univers de cinéma, ils ont aussi été sa faiblesse. En huit films, les producteurs d’Harry Potter n’auront pas trouvé comment adapter de manière satisfaisante les longs et foisonnants romans de J.K. Rowlings. Changer de réalisateurs afin de donner à chacun des films une empreinte particulière était une bonne idée, encore eut-il fallu les laisser imposer un véritable style, voire une certaine inventivité par rapport au matériel d’origine. Hormis pour Alfonso Cuaron, qui avait su donner un supplément d’âme à Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, ce ne sera jamais le cas. Pire, les producteurs ont finalement préféré revenir à un unique réalisateur, et pas le meilleur du lot, pour illustrer sagement les quatre dernières histoires. Sans doute ne voulaient-ils pas faire le choix de se priver d’un jeune public pour qui ces aventures n’étaient plus vraiment destinées. Dès lors, on comprend mieux cette volonté, depuis la mort de Cédric Diggory dans Harry Potter et la coupe de feu, d’édulcorer chaque décès et de masquer la noirceur de plus en plus prépondérante du récit sous une fantaisie et un humour de plus en plus factice. Un manque de noirceur que le réalisateur a cru pouvoir compenser, cette fois, par la profusion des figurants et des effets spéciaux. Malheureusement, les baguettes magiques qui crépitent à tour de bras dans la cour et les couloirs de Poudlard, les armées de pierre et les hordes de géants paraissent bien vaines face à la puissance des sentiments qui n’arrivent pas à s’exprimer.
Quant à l’épilogue : avec ses personnages ridiculement grimés et sa mise en scène molle, il mériterait de rester dans les annales du cinéma comme l’un des plus mornes qui soit.
Finalement, ne subsisteront de ces onze années que quelques beaux moments d’émerveillement (principalement situés dans les trois premiers épisodes de la saga), de belles scènes d’actions (l’initiation au balai volant, les parties de Quidditch), d’excellents acteurs (Alan Rickman en tête) et la magnifique partition composée pour l’occasion par John Williams, véritable magicien du cinéma.

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