Dix ans après les derniers crimes de Woodsboro, Sidney Prescott est de retour en ville pour dédicacer un livre qu’elle vient de publier. Elle y retrouve sa famille, ses amis Gale et Dewey ainsi qu’une vieille connaissance masquée et armée d’un couteau…
Avec la recrudescence actuelle du remake remettant au goût du jour les monstrueux tueurs des années 80 (Freddy Krueger, Michael Myers, Leatherface…), il semblait inévitable qu’on ne reparle un jour du tueur masqué adepte des films d’horreur.
Contre toute attente, loin d’être la suite opportuniste d’une trilogie à succès, Scream 4 a le mérite de renouveler et d’approfondir un concept où réalité et cinéma se répondent et se confondent pour le plus grand bonheur du spectateur qui se voit gratifié, pour l’occasion, d’un prologue en forme de triptyque aussi drôle que déconcertant.
Il faut dire que si le quatrième Scream tient ses promesses, c’est qu’il a su conserver son réalisateur, Wes Craven, son scénariste, Kevin Williamson, et ses trois interprètes d’origine.
Au lieu de vouloir rajeunir le concept qu’il avait élaboré il y a 15 ans, Wes Craven continue d’explorer les rapports qu’entretiennent la jeunesse avec les (nouveaux) médias et analyse les tendances actuelles du film d’horreur. La question de la mode du remake est d’ailleurs au centre de l’intrigue ainsi que celle de la tentation parodique qui s’est emparée du genre. (Les jeunes de Woodsboro apprécient beaucoup l’humour de Shaun of the dead et semblent encore plus superficiels et inconscients que leurs aînés).
Scream 4 tombe donc à point nommé pour rappeler à la nouvelle génération adepte de « Slasher » que rien de bien neuf n’a été inventé depuis la fin de la précédente trilogie qui mélangeait déjà, avec réussite, horreur, humour et référence cinématographique. Il faut dire que le vieux maître n’a pas perdu la main, préférant la confrontation des générations et les réparties vachardes sur le temps qui passe plutôt que de céder aux sirènes du jeunisme en refaisant ce qu’il a déjà fait avec de jeunes acteurs à la mode. Surtout, il joue habilement de la présence au casting de Neve Campbell, Courteney Cox et David Arquette qui apportent une réelle plus-value au film. Si on ne tremble pas pour les petits jeunes qui se font laminer à la chaîne, il n’en va pas de même pour ces vieux héros qui nous sont devenus familiers et bénéficient d’un surplus d’empathie.
N’allez pas croire pour autant que le réalisateur des Griffes de la nuit se complaise dans la nostalgie et la critique aigrie. A plus de 70 ans, Wes Craven reste toujours dans le coup et analyse avec une belle acuité l’évolution des mœurs face à la société du spectacle, illustrant avec lucidité et ironie la fameuse phrase d’Andy Warhol : « Dans le futur, chacun aura droit à 15 minutes de célébrité mondiale ».
Pas mal pour le quatrième opus d’une série que certains pensaient déjà complètement dépassée !