Un vieux truand s’évade de prison pour se venger de sa compagne. Sa jolie strip-teaseuse l’a trompé avec un de ses associés et ils s’apprêtent maintenant à lui voler l’argent qu’il avait mis de côté. Pour Dick, c’est le début d’une cavale sanglante qui va lui faire croiser la route d’une blonde aussi belle que dangereuse.

Vénéneuses est sans doute le film de trop pour Jean-Pierre Mocky.
Peu convaincant dans le rôle principal, le comédien cinéaste traîne sa carcasse fatiguée à l’écran, peinant pour descendre d’une voiture ou, tout simplement, pour pousser une brouette. Pas dupe, Mocky s’en amuse et grince (enfin, son fauteuil…) lorsque son personnage fait l’amour à une femme plus jeune que lui. Car même si le Dick est encore vert et continue de plaire, le cœur n’y est visiblement plus, le cinéaste se moquant de son âge avancé dans des dialogues aux chutes trop présomptueuses pour être honnêtes.

Quelle tristesse de voir Mocky entraîner dans son sillage un Jean-François Stévenin exténué et un Richard Bohringer bien usé. Malgré leur professionnalisme, aucun d’eux ne parvient à faire oublier la piètre qualité de l’ensemble de l’interprétation, ni l’amateurisme des scènes d’action. À ce titre, ne passez pas à côté de la fusillade finale et de la course poursuite poussive entre Dick et une policière où il ne manque que le déambulateur et le bouchon au bout des pistolets.

Comme à son habitude, le cinéaste tente bien de réveiller le spectateur par la présence récurrente de jolies jeunes femmes dénudées ainsi que par quelques piques envers les flics et les curés. Rien n’y fait et cela malgré une fin plutôt gonflée.
Désolant spectacle que cette fin de filmographie, plus calamiteuse que vénéneuse, où ne reste en mémoire que la jolie ritournelle composée par Vladimir Cosma et la belle affiche à l’ancienne du film.