
Un vieux truand s’évade de prison pour se venger de sa compagne. Sa jolie strip-teaseuse l’a trompé avec un de ses associés et ils s’apprêtent maintenant à lui voler l’argent qu’il avait mis de côté. Pour Dick, c’est le début d’une cavale sanglante qui va lui faire croiser la route d’une blonde aussi belle que dangereuse.
Vénéneuses est sans doute le film de trop pour Jean-Pierre Mocky.
Peu convaincant dans le rôle principal, le comédien cinéaste traîne sa carcasse fatiguée à l’écran, peinant pour descendre d’une voiture ou, tout simplement, pour pousser une brouette. Pas dupe, Mocky s’en amuse et grince (enfin, son fauteuil…) lorsque son personnage fait l’amour à une femme plus jeune que lui. Car même si le Dick est encore vert et continue de plaire, le cœur n’y est visiblement plus, le cinéaste se moquant de son âge avancé dans des dialogues aux chutes trop présomptueuses pour être honnêtes.

Quelle tristesse de voir Mocky entraîner dans son sillage un Jean-François Stévenin exténué et un Richard Bohringer bien usé. Malgré leur professionnalisme, aucun d’eux ne parvient à faire oublier la piètre qualité de l’ensemble de l’interprétation, ni l’amateurisme des scènes d’action. À ce titre, ne passez pas à côté de la fusillade finale et de la course poursuite poussive entre Dick et une policière où il ne manque que le déambulateur et le bouchon au bout des pistolets.

Comme à son habitude, le cinéaste tente bien de réveiller le spectateur par la présence récurrente de jolies jeunes femmes dénudées ainsi que par quelques piques envers les flics et les curés. Rien n’y fait et cela malgré une fin plutôt gonflée.
Désolant spectacle que cette fin de filmographie, plus calamiteuse que vénéneuse, où ne reste en mémoire que la jolie ritournelle composée par Vladimir Cosma et la belle affiche à l’ancienne du film.
Mazette ! Je n’avais pas vu une scène d’action aussi haletante au moins depuis « meurtre à la Baule les Pins » ! Tu me donnes bien envie de voir le reste.
Ça ressemble à un vrai film d’Ephad tout ça, avec des actrices qui ont oublié de s’habiller, comme dans les années 80. Je suis sûr que ça le fait en IMAX HFR 4DX. 😉
Mieux vaut revoir ses films des années 60 et 70 (sa meilleure période) car même en IMAX… 😁
Je ne connais absolument pas ces ‘Vénéneuses’. Mais vu ton article et vu cet extrait, j’ai très envie de découvrir ce film maintenant !!! 🙂
Il faut dire que cet amateurisme et ce je m’enfoutissme flagrant me rappelle fortement le cinéma de Jean Rollin. Car les amateurs éclairés auront remarqué la présence de jolies jeunes femmes peu vêtues (budget réduit oblige) et même un cimetière. C’en est trop, je veux voir ce Mocky… et tous les autres encore jamais vus. Au fait, combien de films au compteur pour Mocky ? Un sacré paquet j’imagine, peut-être pas autant que Jess Franco, mais le chiffre doit être élevé.
Ravi de t’avoir donné envie. 😀 Mais vu sa soixantaine de films au compteur, mieux vaut te reporter sur les années 60 (sa grande décennie) si tu veux découvrir ses meilleurs films. 😉
Les années ’60 de Mocky, avec Bourvil et Francis Blanche, je connais. C’est sa période d’après ‘Les saisons du plaisir’ qu’il me reste à découvrir. Pas de grands films semble-t-il, mais comme pour Jess Franco, j’ai envie de découvrir des titres plus obscurs.
En effet, ça a l’air calamiteux …
Je m’étonne même de n’avoir pas lu ici que le personnage principal, joué par Mocky, n’a pas l’air very Dick …
Dick est en berne ! C’est la débandade ! Relève toi Dick !
Retrouve de la mobilité, Mobi, Mocky Dick !
Bien dit. 😀
C’est vrai que le procédé facile consistant à « réveiller le spectateur par la présence récurrente de jolies jeunes femmes dénudées » n’a plus cours aujourd’hui. C’est même devenu l’un des marqueurs d’une l’époque, au même titre que les pattes d’eph’ (pas sur les mêmes scènes, évidemment !) : les années 70 à 80. Nous tenons bine là une preuve de ce que Mocky ne réussissait pas à se renouveler et sombrait dans la facilité des vieilles ficelles.
Aujourd’hui, il ne nous resterait donc, pour « réveiller le spectateur », que les « piques envers les flics et les curés ».
Et encore, ce sera bientôt interdit. Il est temps de se renouveler, et s’il vous plait, avec autre chose que de la musique tonitruante aux accents anglosaxons …