140 après J-C, Marcus Aquila, jeune centurion fraîchement nommé en Bretagne (actuelle Grande-Bretagne), décide de s’aventurer au-delà du mur d’Hadrien séparant l’Empire romain des terres sauvages du nord de l’Ecosse. Accompagné dans son voyage par Esca, un jeune esclave originaire de ces contrées, Marcus veut découvrir ce qui est arrivé à son père disparu, vingt ans plus tôt, à la tête de neuvième légion et ramener l’Aigle d’or – emblème de Rome et de la légion – pour restaurer l’honneur de sa famille…
Loin des grandes fresques historiques façon Ben-Hur ou Gladiator, L’aigle de la neuvième légion propose une aventure à hauteur d’hommes. Kevin Macdonald s’intéressant davantage aux rapports humains qu’aux batailles filmées avec crudité mais sans véritable souffle épique. Par manque de moyens (ou de savoir-faire ?), le réalisateur du Dernier roi d’Ecosse filme les attaques à coups de gros plans violents plutôt que d’élaborer une mise en scène épique et chorégraphiée. Peu importe, le propos du film ne réside pas dans les combats mais bien plutôt dans le message politique qu’illustre l’amitié entre deux êtres que tout oppose. (Marcus devenant le symbole de l’armée d’occupation et Esca celui des tribus envahies)
Avec la quête de ses deux hommes en territoire hostile, le récit prend peu à peu des allures de western – qu’accentue la silhouette des guerriers Pictes rappelant celle des indiens Iroquois – mais aussi de voyage initiatique. Un voyage initiatique conforté par la superbe photographie d’Anthony Dod Mantle qui magnifie la nature indomptée, entre forêts brumeuses et terres à la beauté aride.
Servi par une interprétation irréprochable – Channing Tatum et Jamie Bell sont tout à fait convaincants dans les rôles titres et Tahar Rahim (Un prophète de Jacques Audiard) méconnaissable dans le rôle du prince Picte – L’aigle de la neuvième légion mérite vraiment qu’on s’aventure sur les traces de Marcus et Esca au son d’une belle partition musicale où résonnent chants gaéliques et airs de uilleann pipes.
Merci pour cette critique, très complète comme on les aime.
A quel public s’adresse ce film ? Ma fille de 9 ans découvre l’Antiquité, en Histoire, mais le film lui convient-il ? Au vu de la bande annonce, peut-être pas… En tous cas pas à elle dont le niveau de tolérance à la violence dépasse peu celui de Bey Blade ou Les Zinzins de l’espace… Pour l’âge minimum conseillé, je dirai 11-13 ans, à priori …
En effet, curieux, ces iroquois britanniques ! L’image est superbe.
problème : Elle raconte tout, la bande annonce. Il faudrait déconseiller de la regarder pour ceux qui aiment découvrir le film dans la salle…
Je soupçonne et j’espère que la bande annonce est un reflet exagérément bruyant par rapport au ton de l’ensemble du film qui insiste sans doute plus sur la relation entre les deux hommes et, soyons optimistes :Peut-être, la question de l’impérialisme, romain …
L’image est très belle.
On sent le film de bonne facture, d’un point de vue historique. Tant mieux que les moyens du réalisateur limite la durée ou le gigantisme des combats. Bon, le coup du duo hétéroclite qui se retrouve commando de choc est assez éculé, mais on sent que ça prend bien.
Bref, y’en a pour pas mal de monde : film d’action, historique, esthétique, avec une intrigue, des rapports humains, un bon scénario,… Peut-être que les filles n’y trouveront pas leur compte, mais pour les mecs, c’est bon, on peut y aller… en prévoyant de dévorer de la viande à la sortie.
Belle critique effectivement je suis d’accord avec Poulain… et les filles peuvent y trouver leur compte… en tous cas moi je l’ai trouvé peut-être parce que j’aime les péplums et les westerns 😉
L’image est superbe et la BO « colle » parfaitement.
L’interprétation est irréprochable et mention spéciale à Tahar Rahim que je n’ai reconnu qu’à la fin.
J’encourage tout le monde à aller le découvrir !