Affiche du film Gloria Mundi

Après 25 années passées en prison pour meurtre, un homme retourne à Marseille pour y faire la connaissance de sa petite fille Gloria qui vient de naître. Là-bas, il retrouve son ex-femme qui s’est remariée et sa fille qu’il n’a connu que brièvement. Tous tentent de survivre dans des situations professionnelles et familiales difficiles.

A l’image de la petite Gloria qui arrive dans un monde sans gloire et que l’on douche abondamment à la naissance, le spectateur sort rincé du nouveau Guédiguian qui oublie de faire dans la finesse dans le portrait qu’il dresse d’une famille recomposée en proie à la précarité.
Si les « anciens », qui croient toujours à l’entraide en dépit des épreuves de la vie, trouvent encore grâce auprès du cinéaste, la jeune génération de trentenaires en prend pour son grade : arriviste, égoïste, cynique, droguée et obsédée du cul au lit et en ligne.
A la finesse et à l’empathie d’un Ken Loach, le cinéaste préfère visiblement la caricature aigrie sans une once d’humour, dont on dit pourtant qu’elle est la politesse du désespoir. On hérite donc d’un scénario sans subtilité qui accumule artificiellement les malheurs (attention, perte d’emplois en cascade en l’espace de quelques jours) et de personnages qui passent leur temps à se faire entuber, voire à ent-Uber pour devenir « premiers de cordée ».
En dépit du prix de la meilleure interprétation féminine remis à Ariane Ascaride à la Mostra de Venise, seul Gérard Meylan tire vraiment son épingle du jeu. Mais comment lutter contre les indigents Haïkus qu’il doit débiter d’un air inspiré – et devant lesquels le public bienveillant est censé s’extasier – ainsi que contre le sort prévisible réservé à son personnage ?
Triste constat pour le dernier né du cinéaste marseillais que l’on a connu plus inspiré.