Charles Duchemin et son guide gastronomique font la pluie et le beau temps sur la restauration française.
Sur le point de prendre sa retraite, le célèbre critique souhaite passer la main à son fils, plus intéressé à faire le clown dans un cirque qu’à traquer les mauvaises tables. Mais l’arrivée de Jacques Tricatel, roi de la cuisine industrielle, dans le petit monde de la restauration traditionnelle va rapprocher les Duchemin dans un même combat contre le chantre de la malbouffe et ses méthodes agressives.
La sortie de L’aile ou la cuisse en 1976 fut un événement car elle marquait le retour au cinéma de Louis de Funès – absent des écrans depuis le mémorable Les aventures de Rabbi Jacob en 1973 – suite à un infarctus survenu en 1975.
Visiblement affaiblit, l’interprète du Corniaud ne parvient pas à retrouver sa hargne d’antan mais réussit encore à faire illusion grâce à un scénario malin, et plutôt prémonitoire, sur les méfaits de la bouffe industrielle.
Une charge qui se payait alors le luxe de caricaturer ouvertement l’un de ses plus fervents promoteurs. A l’époque, il est facile de reconnaître en Jacques Tricatel : Jacque Borel initiateur de la restauration industrielle en France et inventeur du premier Restoroute en 1968.
Orchestré sur un rythme plutôt enlevé par Claude Zidi et porté par une partition entraînante de Vladimir Cosma, L’aile ou la cuisse marque les esprits grâce à quelques scènes savoureuses rappelant les grands moments de la filmographie de De Funès. La valse des valises dans un hôtel renvoie aux inversions de chambres de La grande vadrouille tandis que la visite de l’usine de Tricatel fait, bien sûr, penser à celle de l’usine de chewing-gum dans Les aventures de Rabbi Jacob.
Les divers déguisements dont le célèbre comique s’affuble et la façon dont on l’oblige à se goinfrer (alors qu’il devait suivre un régime strict !) d’huîtres pas fraîches, d’une choucroute bien grasse et de poireaux filandreux, participent aussi au succès du film.
Sans oublier le casting impeccable. De la fidèle Claude Gensac à Raymond Bussières en passant par le truculent Julien Guiomar, épatant en odieux Tricatel.
Quant à Coluche, qui remplaçait Pierre Richard initialement prévu, il trouve là son premier rôle marquant et montre une réjouissante complicité avec son partenaire. Un personnage de gentil timide, à l’opposé des portraits grinçants qu’il interprétait sur scène, qu’il n’allait quasiment plus quitter au cinéma.
Malheureusement, de lourde Soupe aux choux en indigestes Gendarme, L’aile ou la cuisse sera le dernier bon cru de la prestigieuse filmographie de Louis de Funès.
moi j’aurais mis mieux qu’agréable, c’est devenu un classique. Je ne sais plus combien de fois je l’ai vu !!!!!
Absolument d’accord, c’est un incontournable classique, à voir et à revoir !
En tous cas, c’est sympa de faire une critique sur ce film qui nous réjouit à chaque fois.
Vive Coluche !
Et à bas la malbouffe !
A bas Tricatel, et Mac Do, et tous les autres empoisonneurs !
Oui, je sais, je suis très mesuré dans l’expression, mais c’est à cause de ma bonne éducation !
Bien vu, Marcorèle, le rappel utile que la visite de l’usine de Tricatel fait effectivement penser à celle assez similaire de l’usine de chewing-gum dans Les aventures de Rabbi Jacob. C’est tellement vrai que j’ai failli mélanger les deux le temps d’une pensée.
Qu’est ce que je l’aime et l’acteur ! Juste génial !
http://www.laura-des-mots.com
Y’a des films comme ça, qu’on n’a pas forcément envie de regarder, quand ils sont au programme, … parce qu’on les connait déjà par coeur à force de s’en régaler !
Vivement alzheimer ! (sauf mon respect pour les personnes concernées, sauf mon respect pour les personnes concernées, sauf mon …)