
État du Mississippi, 1932. Deux frères jumeaux aux méthodes de voyous reviennent dans leur ville natale pour monter un club de blues aidés de leur jeune cousin, guitariste émérite. Mais, le soir de l’ouverture, des troubles fêtes aux dents longues – attirés par la musique – cherchent à se faire inviter à la soirée…
Après Creed et Black Panther, Ryan Coogler se fait les dents sur un récit hybride mélangeant film d’époque, film musical et film de vampires.
Si la reconstitution de la vie des Afro-Américains dans le sud des États-Unis pendant la prohibition ne manque pas de charme, c’est surtout la partie musicale qui emballe : mélange de blues, de gospel et de musiques irlandaises qui charme instantanément l’oreille. Des numéros musicaux qui mettent parfaitement en valeur la voix chaude de Miles Caton même si l’un d’eux fait grincer des dents et flirte avec le grotesque quand il mêle sans prévenir des musiciens de différentes époques : du griot au rappeur en passant par le DJ devant ses platines. Une licence « poétique » un peu lourdingue mais qui passe grâce à l’énergie que dégage la scène.
Dommage que le cinéaste se casse les dents quand il aborde la veine vampirique de son récit. Une veine qu’il semble avoir pompé à pleines dents sur le film de Robert Rodriguez : Une nuit en enfer et qu’il finit par bâcler dans une incompréhensible baston portée par des personnages aux réactions caricaturales. Sans parler de ces multiples fins qui donnent l’impression que le cinéaste ne sait pas trop comment finir son film, ni contre qui il a vraiment une dent : les vampires ou le Klu Klux Klan ?
Distrayant, Sinners déçoit surtout par son manque d’originalité. Un défaut récurrent dans la filmographie de Ryan Coogler et dont on aimerait bien qu’il se débarrasse. Quand les poules auront des dents ? L’avenir nous le dira…
J’ai passé un très bon moment devant ‘Sinners’, essentiellement pour l’histoire qui tourne autour du blues. Le film est imparfait, comme tu l’écris, mais il y a suffisamment de bonnes choses dedans pour que j’ai envie d’y revenir. 🎸😎
Oui, fort distrayant. 😀
Ce scénario me plonge dans des abysses de perplexité.