Un roi veuf s’est mis en tête d’épouser sa fille. Pour échapper à cette union contre-nature, la princesse s’enfuit du château revêtue d’une peau d’âne et trouve refuge dans une hutte au fond des bois.
Après le drame en chanté (Les parapluies de Cherbourg) et la romance colorée (Les demoiselles de Rochefort), Jacques Demy s’intéresse, une fois encore, aux amours contrariés mais cette fois sous l’angle du conte où chant et enchantement font particulièrement bon ménage.
Le cinéaste aborde, sans chercher à les édulcorer, les différentes ambivalences d’un récit que l’on destine souvent à la jeunesse mais qui, sous son aspect féérique, traite aussi de scatologie et d’inceste, un thème d’ailleurs récurrent dans l’œuvre de Demy.
Le film, tout en dualité, oppose ainsi en permanence magnificence et saleté, beauté et laideur, vieux et moderne pour enseigner, in fine, à voir par-delà les apparences et les préjugés.
Outre ses jolies chansons et son côté kitsch assumé (notamment dans les décors qui évoquent autant le pop art que La belle et la bête de Cocteau, dont Jean Marais cite d’ailleurs un des poèmes), l’aspect merveilleux de Peau d’âne tient surtout à un habile équilibre entre des trucages très simples à la Méliès et l’utilisation malicieuse de termes ou d’objets anachroniques, comme cet hélicoptère transportant la fée et le roi bleu.
Catherine Deneuve et Jacques Perrin sont les interprètes idéaux de ce « conte de fée charmant ». La prestance de Jean Marais, la malice de Micheline Presle, les tenues sexy de la fée Delphine Seyrig, les irrésistibles bafouillages de Pierre Repp et la participation de Coluche magnifient le reste, sans oublier les très belles musiques de Michel Legrand et des chansons, comme la Recette pour un cake d’amour, devenues des classiques.
Les fées se sont assurément penchées sur le berceau de Peau d’âne qui fut, hélas, le dernier grand succès populaire d’un cinéaste enchanteur.
coluche ?? il etait la dans le film ??? ah je savais pas,
Et oui. Un tout petit rôle. 🙂
C’est l’un de mes films préférés de Demy! Je l’adore!!! Ton article est génial et tu as su trouver les mots pour en parler.
En revanche, j’ai raté Coluche dans le film et je vais me faire un plaisir de le revoir pour le dénicher.
Il apparaît quelques secondes en garçon de ferme et tombe dans un enclos à cochons.
Maintenant je m’en souviens.
Je ne l’ai jamais vu, il faut que j’améliore ma culture cinématographique 😉
Il repasse sur France 4 dimanche prochain. 😉
Certes, m’enfin quant à la participation de Coluche magnifiant le film, il faut déjà pouvoir le reconnaître dans ce garçon de ferme apparaissant… 4 ou 5 secondes ?
Il ne le magnifie pas, mais cela participe à la magie de l’ensemble…
Jacques Demy est mon réalisateur préféré et Peau d’âne est un de mes films préférés.
C’est mon cadeau de noël avant l’heure ! 🙂
Je l’ai vu avec la classe à l’école, et ma fille l’a regardé au moins douze fois en DVD… C’est désuet et délicieux à la fois. On se régale de revoir Jacques Perrin joli coeur en collants compter fleurette à Mme. Deneuve.
Un conseil toutefois : n’essayez pas la recette du cake d’amour : c’est pas bon !
En ce qui concerne l’hélicoptère emportant Jean Marais et celle qui a réussi à le conquérir en libérant enfin Peau d’Âne des élans incestueux de son père ; je n’ai pas été transporté car ça m’a plutôt fait penser à Fantomas …
Pour tout le reste, c’est sans conteste une très belle adaptation du conte ; à voir et à revoir quand il fait froid dehors et que l’ambiance de Noël gagne les foyers.
Sans déc’, survoler Chambord en hélico, pour aller à la noce, c’est la classe !
Faut bien rêver un peu dans les contes, non ?
un film apprécié dans ma jeunesse…
un conte raconté à mes enfants…
de bons moments…
Merci de ta visite ! 🙂
je passe régulièrement…
Je sais et je t’en remercie ! 🙂
De magie, nous en avons plus que besoin. C’est un film que j’ai beaucoup aimé, que j’aime beaucoup encore, comme un moment de grâce posé dans notre univers. Merci pour cette critique.
Merci pour tes mots et ta visite ! 😉