Affiche du film Creed
Fils illégitime d’Apollo Creed, le célèbre champion du monde poids lourd décédé lors d’un combat avant sa naissance, Adonis Johnson a passé sa jeunesse à se battre et souhaite à son tour monter sur le ring.
Il part pour Philadelphie avec l’espoir que l’ancien adversaire – et ami – de son père, Rocky Balboa, accepte de devenir son entraîneur.
InCreedibeul !
On pensait en avoir fini avec Rocky Balboa après la sortie du film éponyme en 2006. Mais non, sur le ring comme à l’écran, le personnage créé par Sylvester Stallone semble increvable.
Comme son titre l’indique, Creed ne cherche pas à relancer Rocky mais s’inscrit habilement dans la lignée de la saga, reléguant tout naturellement l’ancien champion au « second » rôle de mentor. Un passage de témoin qui fonctionne d’autant mieux qu’il peut aussi s’appliquer à Sylvester Stallone qui s’efface devant un jeune comédien plutôt prometteur.
Creedibles, les scènes entre les deux acteurs sont d’ailleurs parmi les plus réussies – et les plus touchantes – du film.
De là à dire que le film soit un retour aux sources de la franchise, c’est une toute autre histoire. Les trajectoires de Rocky et d’Adonis ne sont pas les mêmes et la façon de les mettre en scène diverge.
On est loin, en effet, de la réalisation rugueuse – et quasi documentaire – de John G. Avildsen dans le premier Rocky, le ripolinage dans l’air du temps de Ryan Coogler s’apparentant plus à de la réalisation pour émissions de chaînes sportives. Le combat final entre Creed et Conlan, symptomatique de cet affadissement, manque singulièrement de tension (sauf peut-être dans le dernier round) et donne la désagréable impression d’avoir été conçu pour caser d’improbables coupures publicitaires tant il semble décousu.
Cette mise en scène un peu « clip » – à l’image du ridicule ballet de motos autour d’Adonis Creed en train de faire son jogging – ainsi qu’une inutile romance avec une BianCastafiore sourde (vu ses compositions musicales, c’est une chance pour elle) affaiblissent Creed mais ne le mettent heureusement pas à terre grâce aux prestations de ses deux acteurs principaux.
La preuve, on se reprendrait bien un huitième round, juste pour le plaisir de les retrouver.