Hollywood, 1929. Tom Mix, grand comédien du muet, se voit confier son premier rôle parlant, celui du célèbre cow-boy Wyatt Earp. Le légendaire marshall étant toujours vivant, le producteur de Tom, Alperin, lui demande de venir comme conseiller technique sur le plateau. Earp va retrouver Christina qu’il a connue autrefois, devenue l’épouse soumise et maltraitée d’Alperin. Cette dernière lui demande de veiller sur son fils Michael, jeune homme instable et alcoolique. Alperin voit cette ancienne amitié qui se renoue d’un très mauvais œil.

Loin des grands succès de Blake Edwards, ce Meurtre à Hollywood peut sembler presque anecdotique dans la riche filmographie du cinéaste. Un an après le pétillant Boire et déboire qui lança la carrière de Bruce Willis au cinéma, le réalisateur de La panthère rose retrouve son comédien pour un film se situant à la fin des années folles.
Loin de la comédie attendue, même si les répliques vachardes fusent, ici, plus rapidement que les coups de feu, ce polar aux accents westerniens s’attache surtout à faire revivre l’époque de la disparition du cinéma muet et celle de l’avènement du parlant. L’occasion pour Edwards de régler ses comptes, comme il l’avait fait dans La Party et dans S.O.B., avec le petit monde du cinéma et ses déviances qu’il brocarde allègrement sans jamais se départir de son élégante mise en scène.
Intrigante sur le papier, la rencontre (qui eu vraiment lieu) entre Tom Mix et Wyatt Earp ne fait pas vraiment vibrer à l’écran, l’amitié entre les deux personnages ressemblant plus à une entente de façade. Est-ce parce que James Garner ne s’est pas entendu avec son partenaire de jeu sur le tournage ? Toujours est-il que c’est lui qui se taille la part du lion face à un Bruce Willis curieusement effacé. Pas désagréable, mais pas mémorable non plus, Meurtre à Hollywood aurait pu mettre un terme à la carrière cinématographique de Willis s’il n’avait pas décroché, la même année, le rôle de John McClane dans Piège de cristal.
Quant à Blake Edwards, il allait retrouver l’année suivante une certaine vitalité comique avec L’amour est une grande aventure.