
1929, alors qu’elle assiste à l’enterrement de son riche banquier de père, Madeleine Péricourt voit son fils tenter de se suicider. Désormais seule à la tête des affaires paternelles, elle va devoir faire face à la cupidité et à la jalousie de son entourage bien décidé à s’approprier sa fortune.
C’est par un astucieux plan séquence que débute le film de Clovis Cornillac. Plan qui lui permet de présenter en une fois tous les protagonistes de son film. La suite est plus classique et moins folle que ne le laissait espérer cette vraie fausse suite d’Au revoir là-haut. Le cinéaste a beau soigner sa reconstitution des années 30 et multiplier les amples mouvements de caméra, sa mise en scène reste désespérément sage et plan-plan. Heureusement, le récit (sorte de variation féminine sur le thème du Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas) parvient à tenir en haleine grâce à ses rebondissements, même si certains sont vraiment improbables et leurs enchaînements un peu trop bienvenus.
La distribution, plutôt homogène, se révèle plus concluante du côté des hommes que chez les femmes. Léa Drucker ne semble pas très concernée par tous les évènements que vit son personnage et Fanny Ardant est peu crédible en chanteuse d’opéra. Les méchants campés par Benoît Poelvoorde et Olivier Gourmet sont, en revanche, beaucoup plus convaincants. À défaut de mettre le feu au film de Clovis Cornillac, ils lui donnent quelques couleurs.
Bonjour, je n’ai pas boudé mon plaisir. Cela se laisse voir. Poelvoorde en « méchant » est très bien. Bonne après-midi.
Merci pour cet avis et belle journée. 😉
Sans doute moins farfelu que le Dupontel, le film semble être traversé par une certaine générosité de cinéma, comme un de ces grands divertissements classiques et populaires dont le cinéma français a longtemps été capable.
Ce n’est pas encore tout à fait ça… 😉
COULEURS DE L’INCENDIE nous a beaucoup plu. Soit, la mise en scène est sage, et Léo Drucker ne pète pas les plombs, à cause de sa bonne éducation, mais elle mange froid son plat de vengeance dans cette très bonne histoire portée à l’écran dans un film très bien maîtrisé. Les dialogues sont également très justes, comme les costumes.
Il faut ajouter que le film est parfaitement fidèle au livre de Pierre LEMAITRE, et que c’est un plaisir d’y retrouver les personnages jusqu’à la truculente domestique polonaise.
Il y a donc de grosses ficelles d’écriture même chez Pierre LEMAITRE ? 😉
Et bien, Marcorèle ! Gardez donc votre capacité à vous enthousiasmer ! COULEURS DE L’INCENDIE est sans conteste un bon film, même si ce n’est pas un chef d’œuvre. Un film d’époque qui nous transporte avec bonheur hors de notre temps, même si le thème n’est pas distrayant. Les acteurs jouent leur partition sans éclat mais dans un ensemble impeccable. La musique aussi est très bonne. Alors, le bilan est très bon, même si ce n’est pas excellent. Nous passons un très bon moment devant COULEURS DE L’INCENDIE, et c’est sans doute ce que la plupart des gens viennent chercher au cinéma.
Bien entendu, nous pouvons chercher les détails qui nous ont moins séduit, dans chaque film, mais l’ensemble reste ravissant.
Est-ce la perspective de votre critique qui vous retient de vous enthousiasmer, Marcorèle ? Reste-t-il possible de se laisser transporter par la beauté d’un film en sachant qu’on rédigera un commentaire détaillé ? Je ne suis pas à votre place, et je suppose que je serais forcément perturbé et handicapé de savoir que je dois être attentif à mes impressions au cours de ma découverte d’un film …
Cette attention trouble-t-elle la perception du film, et à quel point ?
Je me retiens, pour ma part, de juger un film pendant que je le regarde, pour ne pas m’en distraire. Cela est possible à partir du moment où le film m’entraine, ce qui est le cas tant que je ne m’ennuie pas ou que le film n’agresse pas exagérément mes sens, en me signalant des raisons de fuir sans attendre.
C’est donc pour moi, uniquement au sortir du film, que l’analyse se met en mouvement, avec ce souvenir frais et ce recul général sur l’œuvre cinématographique qu’il m’a été donné de voir en entier. Il se peut que le critique anticipe son « rapport » bien avant et commence à composer sa liste d’observations pendant la projection., perdant ainsi la candeur nécessaire à une réception globale du film, suivie d’une analyse tranquille.
Mais je me trompe peut-être …
J’ai apprécié Couleurs de l’incendie mais cela ne m’a absolument pas enthousiasmé comme l’avait fait l’année dernière Illusions perdues. J’ai simplement trouvé le film de bonne facture mais avec de grosses ficelles scénaristiques (choses auxquelles je porte énormément d’attention) 🙂
Evidemment, si l’on compare à Illusions perdues …
Mais concernant la possibilité de regarder le film entier sereinement en sachant qu’on va écrire à son sujet. J’aimerais avoir votre perception des choses, cher Marcorèle …