Dans l’entre-deux-guerres, deux vétérans de la première guerre mondiale et une infirmière se retrouvent mêlés à une sombre et dangereuse histoire de complot.

Aussi extravagant que ses trois personnages principaux, Amsterdam embarque le spectateur dans une reconstitution soignée autant que décalée des années 30 tout en nous plongeant dans l’univers cru et cruel des soldats blessés devenus les laissés-pour-compte de la grande guerre. Un équilibre subtil entre humour et sérieux que David O. Russell arrive, en partie, à tenir grâce à une impressionnante distribution allant de Christian Bale, épatant en docteur loufoque, à Robert De Niro qui, pour notre plus grand bien, oublie ses numéros de cabotin.
Mais, à trop chercher la fantaisie, le cinéaste oublie de faire dans le concis et perd ses spectateurs dans une intrigue alambiquée, diluée par de nombreux retours en arrière, qui atténue la portée de son message. Un message pourtant d’actualité (après l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump) qui parle de la fragilité récurrente des démocraties face à la montée de mouvements extrémistes. Des mouvements souvent liés à l’avidité de certains puissants, toujours prompts à se faire de l’argent sur le malheur des pauvres gens. Un sujet passionnant (inspiré d’un fait réel, comme le prouvent les images d’archives qui accompagnent le générique de fin) et un ton délirant qui, dans leur bancale combinaison, parviennent à rendre Amsterdam plutôt attachant.