Un producteur sans scrupule organise une arnaque avec l’aide d’un timide comptable.
Leur idée ? Monter le plus désastreux spectacle de Broadway et faire de son échec une véritable fortune auprès des assurances.

Le début du film, inspiré de faits réels, donne d’emblée le ton osé et rentre-dedans de ce premier film de Mel Brooks où un producteur sur le retour finance des spectacles bidons en arnaquant de vieilles dames lubriques qu’il envoie au septième ciel. La suite, encore plus gonflée que la poitrine de leur secrétaire suédoise, montre les deux complices tenter de créer le plus désastreux des spectacles en finançant la pièce d’un ancien nazi intitulée : Pas de printemps pour Hitler.

Un spectacle de mauvais goût où Mel Brooks utilise l’humour comme arme de destruction massive, le tout ponctué de dialogues qui font souvent mouche, à l’image de cette fameuse réplique de l’auteur nazi qui compare Churchill, « avec ses cigares, son cognac et sa mauvaise peinture », à son führer : « Hitler, lui, c’était un peintre. En quatre heures, il peignait toute une façade. Deux couches ! ».
Dommage que le film ne convainc qu’à moitié, plombé par le jeu théâtral et outré de ses deux comédiens principaux : Zero Mostel et Gene Wilder.
Il n’empêche que, plus de cinquante ans après sa sortie, le côté frondeur et politiquement incorrect du film fait l’effet, en ces temps d’humour tiède, d’une douche froide fort rafraîchissante.