À la veille de la première guerre mondiale, un noble anglais monte une organisation secrète destinée à contrecarrer les plans machiavéliques d’une confrérie internationale du crime.

Délaissant les délirantes aventures de Eggsy et Harry Hart qui avaient pris du plomb dans l’aile avec le décevant Kingsman : Le cercle d’or, Matthew Vaughn nous revient avec ce King’s Man : Première mission qui entend nous conter par le menu la création du fameux service de renseignement anglais Kingsman.
Moins débridée que les précédents opus, cette ébouriffante fresque d’espionnage mêle, avec une habileté certaine, grande et petite Histoire sans trop chercher à s’embarrasser de vraisemblance. Si le cinéaste a enfin levé le pied sur la violence complaisante qui parasitait ses deux premiers films, il n’a rien perdu de son inventivité ni de sa maestria lorsqu’il s’agit de filmer des bagarres réglées au millimètre, qu’elles soient humoristiques (comme ce virevoltant affrontement avec un Raspoutine loufoque interprété par un savoureux Rhys Ifans) ou quasi fantastiques lors de ce combat nocturne situé dans un no man’s land entre tranchées anglaises et allemandes.
En dépit de quelques longueurs et d’un récit parfois artificiel à trop vouloir mêler moments dramatiques et passages absurdes, l’intrigue ménage assez de coups de théâtre et de rebondissements pour relancer chaque fois l’intérêt. L’ensemble du casting, porté par les élégantes performances de Ralph Fiennes, Gemma Arterton, Harris Dickinson et Djimon Hounsou, est à la hauteur de cet ambitieux retour aux origines dont on espère vraiment une suite, ne serait-ce que pour voir ce que va devenir le personnage secondaire incarné par Aaron Taylor-Johnson (Kick Ass) face aux deux futurs adversaires présentés pendant le générique de fin. Première mission réussie.