Affiche du film Rien que pour vos yeux
Un navire espion britannique coule dans les eaux territoriales albanaises, engloutissant avec lui un système de lancement de missiles top secret que les services secrets soviétiques aimeraient bien récupérer. James Bond va tout faire pour tenter de les prendre de vitesse.

12ème aventure de James Bond et cinquième permis de tuer pour Roger Moore.

Après les délires spatiaux de Moonraker, l’agent 007 retrouve le plancher des vaches et ses basiques en affrontant des espions à la solde de l’Union soviétique. John Glen qui débute en tant que réalisateur de la saga y confirme son goût pour les cascades automobiles et sportives au détriment des gadgets. Mais, malgré l’accumulation des lieux exotiques, la routine guette sérieusement les aventures du célèbre espion de sa majesté.

C’est Bond !

– L’affiche sexy où Bond apparaît entre les jambes de Melina, la James Bond girl à l’arbalète.
– Dans le pré-générique, le clin d’œil à la femme de Bond, Teresa, décédée dans Au service secret de sa majesté.
– Toujours dans le pré-générique, l’affreux Blofeld vient se rappeler au bon souvenir de Bond.
– La fameuse course poursuite en 2CV jaune, conduite par le français Rémy Julienne.
– Une longue poursuite à ski qui se termine sur une piste de bobsleigh.
– Une bagarre contre un scaphandrier belliqueux armé de pinces coupantes.
– Charles Dance dans le rôle d’un second couteau.

C’est pas Bond !

– Un pré-générique un peu téléguidé tout comme l’hélicoptère détourné par Blofeld.
– La disparition bâclée d’un méchant emblématique de la série.
– Sheena Easton que l’on voit chanter dans le générique et qui détourne l’attention des classiques femmes nues en ombre chinoise batifolant autour de gros pistolets. Une première qui ne sera, heureusement, pas renouvelée.
– Roger Moore qui, dans le rôle de 007, commence à faire vieux beaux et s’agite de plus en plus mollement devant des écrans pour simuler les scènes d’action.
– L’usage visible de doublures, coiffées comme Moore, pour toutes les scènes de cascade.
– Carole Bouquet, inexpressive, qui semble s’ennuyer ferme en jouant les jolies potiches de luxe.
– Julian Glover, méchant peu charismatique et loin des grands mégalos de la série.
– Les scènes d’action avec la 2CV rappellent celles du Gendarme de Saint-Tropez. Melina a tout piqué à sœur Clotilde.
– Une ridicule poursuite en plans alternés où Bond, gravissant des escaliers au pas de course, rattrape la voiture d’un des méchants fuyant à vive allure. Avec 007, Speedy Gonzales peut aller se rhabiller !
– Les requins plus intéressés par un méchant tombé à l’eau que par un Bond ensanglanté trainé comme appât derrière un yacht.
– L’affreux peignoir à rayures rouge et noir porté par Bond pendant qu’il conte fleurette à une comtesse au coin du feu, en plein été, en Grèce !
– L’intervention d’un sosie de Margaret Thatcher.
– Ce n’est plus un James Bond, ce sont les aventures du dossard 007 aux jeux olympiques d’hiver : ski de descente, de fond, saut à ski, bobsleigh, hockey sur glace, patinage artistique… Presque toutes les disciplines y passent et trépassent !

Permis de tuer

Suspendu pour Rien que pour vos yeux, qui tente en vain de nous en mettre plein les mirettes pour masquer l’essoufflement de la licence…