
Zazie, 12 ans, arrive à Paris en compagnie de sa mère qui la confie, pour le week-end, aux bons soins de son oncle Gabriel. Bien vite, il va découvrir qu’il est difficile de contenter la fillette qui dit des cochoncetés et ne rêve que d’une chose : prendre le métro. Malheureusement, une grève à la con vient juste de commencer et toutes les grilles d’accès aux stations sont fermées.
Sans trop tomber dans la racontouse, il en fallait une belle paire à Louis Malle pour se lancer dans l’adaptation de Zazie dans le métro. Aussi, afin de donner un équivalent pour les zyeux au texte de Raymond Queneau qui prenait son pied à tordre la langue française, l’idée vint au cinéaste de se jouer de toutes les formes du langage cinématographique. Véritable feu d’artifice visuel, le film multiplie les audaces, passant de l’accéléré au ralenti ou d’un montage saccadé à un autre plus fluide, dans de folles course-poursuites en forme d’hommages aux dessins animés américains, ceux de Tom et Jerry ou de Tex Avery. Ni classique, ni Nouvelle Vague, que la jeune héroïne emmerde au passage, Zazie dans le métro est un objet cinématographique inclassable en perpétuel mouvement. Un mouvement qui a la fâcheuse tendance à virer à l’agitation permanente au deux tiers du film, Louis Malle semblant, peu à peu, privilégier la forme au fond. Le brillant texte de Queneau passe alors au second plan, voire perd de sa superbe en devenant incompréhensible, notamment dans la bouche de Vittorio Caprioli qui maîtrise mal la langue de Molière. Dommage, car les acteurs, de Philippe Noiret à la jeune Catherine Demongeot, sont absolument parfaits.

Ces réserves mises à part, Zazie dans le métro est un film coloré et réjouissant, doublé d’un bel hommage à Paris, à ses quartiers pittoresques et à ses monuments. Notamment lors de vertigineuses scènes sur la tour Eiffel qui ne sont pas sans rappeler celles tournées par René Clair dans Paris qui dort. Bref, plutôt que de m’écouter dégoiser, lancez-vous à la poursuite de Zazie, cela reste toujours aussi chouette de vieillir pendant 90 minutes en sa compagnie.
Bien dit, Marcorèle ! Merci pour cette exhumation bienvenue !
Zazie lui demandait s’ils avaient la tévé.
– Non, dit Gabriel, j’aime mieux le cinémascope, ajouta-t-il avec mauvaise foi.
– Alors, tu pourrais m’offrir le cinémascope.
Il fait partie des classiques que je dois voir 🙂