
En 2012, trois agents de la Bac Nord de Marseille jouent avec la légalité pour obtenir d’un de leurs indics des informations qui leur permettraient de démanteler un gros réseau de drogue dans un des quartiers sensibles de la ville.
D’un fait divers qui a défrayé la chronique il y a quelques années, Cédric Jimenez ne cherche pas à tirer un propos social ou engagé. Avec sa mise en scène nerveuse, Bac Nord se place plutôt du côté du film d’action immersif qui enchaîne, avec maestria, les morceaux de bravoure comme cette impressionnante descente de police dans une cité des quartiers nord de Marseille. Une tentative, réussie, de thriller efficace dont le cinéma français semblait avoir perdu la recette et qui fait ici son grand retour. La performance de son impeccable trio d’acteurs, et de l’ensemble de l’interprétation, contribue aussi grandement à la bonne tenue de ce polar dont on espère qu’il fera des émules.
J’avais un a priori défavorable sur ce film, je ne sais pourquoi vraiment, mais j’avoue que ce que je lis dessus est très tentant.
Je l’ai vu et je valide. Les acteurs sont excellents et le rythme est très réussi entre scènes d’action et réflexions sur le métier de policier.
Un polar français avec l’énergie à l’américaine, c’est forcément mieux qu’un polar étasunien.
Nous devrions tourner en étasunien et leur vendre ça, aux étasuniens. Il suffit de s’assurer que la morale est sauve dans la fin qui se finit bien, et ils achèteront, non ? Ils feront même dix suites à chaque film au mépris du contrat initial, qu’ils nous vendront à force de matraquage publicitaire et de mise en avant par les salles distributeurs complices, et il nous restera … rien que les yeux pour pleurer. Ce serait comme d’hab’, quoi sauf qu’on aura fait tout le boulot et qu’ils ramasseront les fruits mûrs …
A quoi ça sert que Cédric JIMENEZ il se décarcasse, alors ? Ben, c’est pour le plaisir de faire ce qu’il sait faire, alors c’est déjà pas mal.
J’irai le voir, moi aussi.
J’ai fait une ronde avec une BAC, une nuit, dans une ville du sud qui n’est pas Marseille, où j’étudiais le droit criminel. C’était une nuit particulièrement calme, ainsi que l’avaient répété jusqu’à l’aube, les membres de l’équipe, sur le ton de l’ennui. Moi, ça reste sans doute la nuit la plus agitée (non, à part d’autres nuits, bien entendu, Marcorèle !) qu’il m’ait été donné de vivre …
Ces gars là se shootent à l’adrénaline et ils font la jonction nécessaire entre les forces bleu-blanc-rouge qu’on entend arriver de loin pour faire tout respecter scrupuleusement, et les délinquants qui n’ont presqu’aucune règle. Et pourtant, ils doivent agir promptement dans un cadre légal absolu qui les surveille de près. Pas simple ! Merci la BAC !
Autre souvenir personnel et récent : Marseille, c’est une ville géniale ! Allez-y en vacances, en week-end, ou pour y vivre. Ce qu’on raconte sur cette ville n’a aucun sens : tout le monde semble heureux et les barrières n’existent pas (ni les gestes éponymes, il faut bien le reconnaître …). C’est une ville-monde méditerranéen, oui ! Et alors ! Tant mieux ! Qui se plaint de croiser le monde entier à New-York ? Il faut sortir de son confort franchouillard pur pâté de porc et aller à la découverte, bon-sang !
Et qu’on ne me dise que je n’ai pas poussé jusqu’aux quartiers nord. Je n’étais pas venu dans le sud pour ça, de toute façon.
Merci pour ta critique, je ne savais pas quoi en penser 🙂