1960. Un représentant de commerce est recruté par les services secrets anglais et américains pour se rendre à Moscou et entrer en contact avec un colonel soviétique désireux de leur fournir des renseignements. Ceci afin d’éviter un affrontement nucléaire entre les deux grandes puissances alors que se profile la crise des missiles de Cuba.

C’est un mets bien banal que nous a cuisiné là Dominic Cooke. Avec cet Espion ordinaire, le réalisateur se contente d’une reconstitution académique pour illustrer fadement un récit aux airs de déjà-vu tiré d’une « histoire vraie enfin déclassifiée » nous précise une publicité prête à toutes les bassesses – en gros titres sur l’affiche – pour attirer l’amateur de films d’espionnage du dimanche soir.
Dans ce film binaire où les gentils occidentaux luttent contre les méchants soviétiques, seul Benedict Cumberbatch tire son épingle du jeu, livrant une brillante prestation au milieu d’un casting et d’une réalisation incolores. Il paye même de sa personne en portant un chapeau ringard pendant les deux tiers du film, puis en se faisant raser la tête et en devenant maigre comme un coucou(roucoucou Paloma). Il ne faut pas être Sherlock pour se dire que l’acteur vise l’Oscar avec ce Midnight Moscou Express ? Mais face à ce morne méli-mélo politique et familial l’accueil des spectateurs risque d’être aussi ordinaire que son représentant de commerce et le film rapidement oublié.