
Joseph Turner, un documentaliste travaillant dans une section clandestine de la CIA, retrouve tous les collègues de son unité assassinés alors qu’il était parti leur chercher à manger. Isole et peut-être piégé par certains de ses supérieurs, Turner va tenter de comprendre la raison de ces meurtres afin d’éviter d’être la prochaine victime.
Par ses thématiques et son climat anxiogène, Les trois jours du Condor s’inscrit, tout comme Conversation secrète de Francis Ford Coppola, dans la lignée des films d’espionnage qui, suite au scandale du Watergate, ont prôné la défense des valeurs démocratiques américaines. Un discours engagé que Sydney Pollack et ses scénaristes mêlent habilement à un divertissant thriller aux scènes d’action rondement menées et emballées par l’excellente partition de Dave Grusin.
Dans le rôle de l’homme traqué qui cherche à sauver sa peau tout en faisant la lumière sur ce qui lui arrive, Robert Redford est particulièrement convaincant. Au sommet de sa beauté, il fait oublier que son personnage, sorte de McGyver bagarreur, n’est qu’un simple documentaliste normalement peu rompu aux méthodes de terrain. Quant à l’amourette pas très crédible qui se noue entre le fugitif et une photographe qui a le regard de Faye Dunaway, elle participe sans doute à l’obligation de mettre un peu de glamour et de légèreté dans une histoire qui se veut grand public. Un écueil que le cinéaste contourne en formant à l’écran un joli couple de cinéma et en s’amusant à reprendre à son compte certains clichés romantiques des vieux films noirs, à l’image de cet adieu sur un quai de gare enfumé.
En dépit de ces passages obligés, Les trois jours du Condor s’impose comme un divertissement intelligent qui invite ses spectateurs à la vigilance tout en pointant du doigt les dérives d’un État démocratique dont les intérêts finissent par primer sur la vie de ses citoyens. Une vision sombre, paranoïaque et cynique de la politique et du monde des affaires qu’illustre un final aussi réussi que désenchanté.
Ça fait très longtemps qu’il est sur ma liste à revoir celui-là. Ce que tu évoques remet en mémoire toutes les qualités de ce Pollack des grands jours.
Et il ressort en copies neuves en salles. J’en ai profité. 😉
Je l’ai revu l’an dernier et cela a été un grand plaisir, pour toutes les raisons que tu mentionnes. Merci à toi
Toujours un plaisir. 😉
Un film de plus sur ma liste des films à voir ^^