Pour aider le maire de Lyon qui traverse un grand passage à vide, une jeune philosophe est chargée de lui apporter chaque jour des idées neuves. Ne pouvant bientôt plus se passer de ses services, la proximité du maire avec Alice fait jaser et commence à déranger les règles établies.
Réflexion sur la place du politique et sur sa réelle ou illusoire utilité, le film de Nicolas Pariser tente de remettre en question l’idée d’immédiateté inhérente à l’action publique qui se complaît dans la course aux résultats dans le seul but de faire réélire ses élus. Oubliant, au passage, les belles utopies et les moyens de les mettre en œuvre. Une intéressante note d’intention qui reste, hélas, sur le papier tant, à l’écran, les personnages n’ont pas plus d’épaisseur que la feuille sur laquelle ont été notés leurs maigres caractères. Car une fois le sujet posé difficile de s’attacher aux protagonistes dont les agissements demeurent trop évasifs, voire superficiels (la belle Alice tombe bien vite dans les bras d’un imprimeur croisé à la sortie d’une réunion et les rapports qu’elle entretient avec un ancien copain et sa femme sont sans intérêt).
Bien vite, le récit s’enlise et se contente de brocarder, même si c’est avec justesse, les luttes de pouvoir internes entre petits chefs et le langage ridicule des communicants qui gravitent autour de l’élu et le déconnecte des réalités du terrain. Lentement mais sûrement, l’ennui gagne le propos comme le ferait le discours trop long d’un politique s’écoutant parler. En somme, à force de grandes théories, Alice et le maire finit aussi par manquer de chair.
Je peux peut-être me tromper, mais je pense que ce n’est pas un sujet qui déplace les foules vers les salles obscures…
L’idée du scénario de base est sympa, après ça ne me donne pas envie de me précipiter pour le voir ^^
Le soucis n’est pas souvent la motivation profonde des politiques, qui sont généralement sincères et réellement préoccupés par le sors de leurs administrés comme du pays (je ne parle évidemment pas des menteurs et embobineurs de foire qui ne pensent qu’à parasiter financièrement le système avec des petites phrases et des discours « populistes »).
Le dilemme, c’est aujourd’hui de se partager entre l’action politique, qui ne peut s’inscrire que dans le long terme et la communication politique, exercice permanent et immédiat parfaitement opposé au temps politique, mais qu’on ne peut plus s’exonérer de jouer, du fait de la pression permanente et de l’injonction urgentissime de devoir répondre aux questions aussi absurdes les unes que les autres de la préoccupation de Mme MICHU ou de la question perfide et insistante du journaliste qui ne cherche que le buzz …
Quand les bons seront suffisamment dégoûtés de s’engager pour le bien des autres et la réalisation laborieuse de leurs convictions, il ne restera que les vautours qui n’ont rien à faire de l’intérêt public auquel ils ne comprennent rien …
Nous voyons ailleurs déjà ce qui arrive aux pays dont la démocratie se noie dans l’ignorance, et nous continuons pourtant de nous précipiter dans cette direction.
Commençons par respecter ceux qui s’investissent pour autre chose que leurs fesses, au lieu de cracher sur tout le monde. Notre pays ne s’en porterait que mieux.
Je pense comme vous, POULAIN, que l’irrespect nous pousse vers l’abîme, le vide de sens. Mépriser la pensée de l’autre ne nous élève pas !
Quelle idée d’aller coller à un homme politique, une jeune philosophe inspirée ? Un maire d’une grande ville a déjà parcouru un long chemin pour être élu et il n’a sans doute pas besoin d’un cerveau externe ! Il fait son boulot et sa pensée est déjà le résultat d’une réflexion longuement mûrie sur le bien commun et les choix à proposer à la communauté qu’il est chargé de gérer.
il est au surplus déjà entouré de dizaines de personnes qui lui prodiguent sans arrêt leurs conseils et avis, parmi lesquels il arbitre en permanence …
Quel besoin avons-nous d’un conseil en réflexion ? Déjà que les personnages de premier plan sont obligés de recourir à des conseillers en communication pour savoir comment il sera bien perçu de se présenter, s’habiller, parler, péter, et ne pas grimacer … !
A force de vouloir faire de nos hommes et femmes politiques des starlettes de la télé (alors qu’on leur coupera tout le discours pour en tirer une seule phrase choisie par des journalistes souvent frustrés de ne pas mener eux-même la carrière d’édile de ceux qu’ils interrogent et torturent sans soucis de vérité mais d’audience …).
Bref, que celui qui veut m’expliquer qu’un politique n’a pas déjà une pensée justement philosophique sur les sujets que sa fonction l’amène à travailler, retourne éplucher le dictionnaire. Il n’y a pas de politique sans philosophie, alors nous pouvons bien élire des philosophe pour nous administrer mais surtout pas imaginer qu’un politique a besoin qu’on lui souffle à l’oreille ce qu’il doit penser pour satisfaire ses ouailles ! …