Affiche du film Alice et le maire
Pour aider le maire de Lyon qui traverse un grand passage à vide, une jeune philosophe est chargée de lui apporter chaque jour des idées neuves. Ne pouvant bientôt plus se passer de ses services, la proximité du maire avec Alice fait jaser et commence à déranger les règles établies.
Réflexion sur la place du politique et sur sa réelle ou illusoire utilité, le film de Nicolas Pariser tente de remettre en question l’idée d’immédiateté inhérente à l’action publique qui se complaît dans la course aux résultats dans le seul but de faire réélire ses élus. Oubliant, au passage, les belles utopies et les moyens de les mettre en œuvre. Une intéressante note d’intention qui reste, hélas, sur le papier tant, à l’écran, les personnages n’ont pas plus d’épaisseur que la feuille sur laquelle ont été notés leurs maigres caractères. Car une fois le sujet posé difficile de s’attacher aux protagonistes dont les agissements demeurent trop évasifs, voire superficiels (la belle Alice tombe bien vite dans les bras d’un imprimeur croisé à la sortie d’une réunion et les rapports qu’elle entretient avec un ancien copain et sa femme sont sans intérêt).
Bien vite, le récit s’enlise et se contente de brocarder, même si c’est avec justesse, les luttes de pouvoir internes entre petits chefs et le langage ridicule des communicants qui gravitent autour de l’élu et le déconnecte des réalités du terrain. Lentement mais sûrement, l’ennui gagne le propos comme le ferait le discours trop long d’un politique s’écoutant parler. En somme, à force de grandes théories, Alice et le maire finit aussi par manquer de chair.