Affiche du film Hellboy
Né en enfer et apparu sur terre lors d’un rite occulte pratiqué par les nazis pour dominer le monde, Hellboy est sauvé par le docteur Broom et élevé pour combattre les forces du Mal.
60 ans plus tard, il poursuit la lutte contre les démons à l’aide de sa grosse pétoire et de son bras droit en pierre, épaulé par l’homme poisson télépathe Abe Sapien.
Plutôt que de se contenter d’adapter le fameux « comic » de Mike Mignola, Guillermo del Toro s’est totalement approprié l’univers d’Hellboy pour y développer ses propres obsessions et sources d’inspiration. Si le début du récit fait immédiatement penser au final des Aventuriers de l’arche perdue et aux expériences occultes menées par les nazis, le reste du film navigue entre fantastique, merveilleux et hommage appuyé à l’univers de Lovecraft (également présent dans l’œuvre de Mignola) et à ses gigantesques dieux tentaculaires attendant leur heure pour reconquérir la terre.
Loin d’être des pantins, les personnages prennent une véritable épaisseur devant la caméra du cinéaste mexicain qui sait aussi s’attarder sur les chagrins d’amour de son héros (contrairement à son bras, Hellboy n’a pas un cœur de pierre). Gravitant autour de lui, Abe Sapien, l’homme poisson, et Kroenen, l’impitoyable tueur mi-homme mi-machine, forment une galerie de personnages aussi poétiques qu’inquiétants. Une noirceur heureusement désamorcée par une bonne dose d’humour faisant de ces monstrueux affrontements un divertissement moins manichéen qu’il n’y paraît.