Affiche du film La lutte des classes
Une avocate plutôt stricte et un musicien anarchiste ont un fils qui ne sent plus à sa place dans l’école publique de leur quartier depuis que ses camarades sont partis rejoindre une école privée catholique. Sofia et Paul sont-ils prêts à aller contre leurs valeurs laïques pour satisfaire leur enfant qui veut retrouver ses anciens amis ?
Michel Leclerc et sa scénariste Baya Kasmi retrouvent, après la parenthèse qu’était La vie très privée de monsieur Sim, leur veine autobiographique et militante entamée avec Le nom des gens et poursuivit avec Télé Gaucho. Moins enthousiasmant que le premier mais plus réussi que le second, La lutte des classes explore, à travers le prisme grossissant de l’école, nos grands principes et nos petites contradictions sur le sujet sensible de la mixité sociale. Entre les gamineries des parents qui se font une montagne des chicaneries de leur progéniture et des enfants finalement plus tolérants que leurs aînés, le film de Michel Leclerc tente, sans angélisme ni naïveté mais avec une acuité rigolarde qui se joue des clichés, de remettre les choses en perspective et de prôner l’échange et la discussion pour dépasser ses préjugés. Alors même si le trait est parfois un peu gros, la qualité de l’interprétation et la sincérité de la démarche (le film se pose de bonnes questions et tente, à défaut de donner des réponses toutes faites, de montrer une voie à suivre.) finissent par emporter l’adhésion, ce qui n’est déjà pas si mal.