Quelques clients d’un bar de Madrid deviennent la cible d’un tireur embusqué qui élimine tous ceux qui cherchent à mettre le nez dehors. Barricadés dans le café, ils vont chercher à comprendre pourquoi personne ne peut se barrer.
Inutile de vous baratiner, le nouveau film de Álex de la Iglesia est encore bien barré et le réalisateur sait parfaitement mener sa barque afin de l’emmener vers un barnum aussi drôle que furibard.
En exploitant, d’abord, la peur de l’attentat barbare forcément commis par des loubards barbus que l’on peine à repérer à cause de cette barbante mode de la barbe chez les jeunes trentenaires occidentaux.
En approfondissant, ensuite, une veine épidémique – à base de contagieux barbouze – qui va servir à révéler, sans barguigner, la nature plutôt peureuse de l’homme, prêt à tous les bobards et toutes les bassesses pour sauver sa peau.
Ce huis clos intriguant a beau mettre de l’huile sur ses personnages pour mieux les faire glisser, il confirme le style excessif et atypique d’un cinéaste qui n’est pas près de se faire mettre en barquette (proche, dans le ton, du cinéma mordant et engagé du Mocky des années 60/70), épaulé par son habituelle troupe d’acteurs qui casse la baraque et d’où émerge la convaincante prestation de Blanca Suárez dans un rôle de bimbo sans cervelle affirmant sa personnalité en situation de crise.
Moins abouti que Le crime farpait ou Les sorcières de Zugarramurdi, Pris au piège a le mérite de dénoncer, par sa verve satirique, nos sociétés d’angoissés qu’exacerbent en permanence médias et réseaux sociaux.
Celui-ci sera un peu plus à mon goût !
😉 En fait, je pensais à toi pour ma critique suivante.
Il y a du rythme, en tous cas. Et puis, c’est espagnol … Le truc de la bimbo sans cervelle qui se révèle en situation de crise, ça peut ajouter à l’intrigue, c’est sûr, même si on crois avoir compris l’issue du film à la vue de la bande annonce …
Tout celà rend curieux et donne envie d’en savoir plus, en tous cas…
Oui, il y a bien trop de violence dans les médias, et ça ne va pas en s’améliorant. Pas une tuerie qui nous échappe au monde ! Du coup, le péquenaud moyen imagine que les hordes sauvages vont venir lui piquer sa tondeuse ou même sa femme …
Est-ce une raison de vouloir chasser la violence des films ? De faire des films le dernier havre de paix ? Non, je ne pense pas. La violence a toujours été un ressort des fictions, et il serait bon que les spectateurs comme les citoyens fassent la part des choses entre réalité et fantasme exacerbé par les diviseurs professionnels qui se nourrissent sur la bête et la bêtise.
Gardons la tête froide et allons voir « PRIS AU PIÈGE » si cela nous chante, sans oublier que nos voisins ou collègues ne sont ni violents ni menaçants, et qu’il serait bon de se calmer sur le sujet pour se concentrer ensemble sur des choses plus importantes, comme notre place dans un monde qui bouge … Ne nous laissons pas prendre au piège des escrocs de la peur ! Vive l’Europe forte et intelligente !
Et vive le cinéma européen ! (ce qui ne veut pas dire qu’on ne veut pas des autres bons cinémas, bien au contraire …).
J’avais aimé mais sans plus « Les sorcières de… » mais je note :).