Affiche du film Pris au piège
Quelques clients d’un bar de Madrid deviennent la cible d’un tireur embusqué qui élimine tous ceux qui cherchent à mettre le nez dehors. Barricadés dans le café, ils vont chercher à comprendre pourquoi personne ne peut se barrer.
Inutile de vous baratiner, le nouveau film de Álex de la Iglesia est encore bien barré et le réalisateur sait parfaitement mener sa barque afin de l’emmener vers un barnum aussi drôle que furibard.
En exploitant, d’abord, la peur de l’attentat barbare forcément commis par des loubards barbus que l’on peine à repérer à cause de cette barbante mode de la barbe chez les jeunes trentenaires occidentaux.
En approfondissant, ensuite, une veine épidémique – à base de contagieux barbouze – qui va servir à révéler, sans barguigner, la nature plutôt peureuse de l’homme, prêt à tous les bobards et toutes les bassesses pour sauver sa peau.

Photo du film Evasion à l'huile
Ce huis clos intriguant a beau mettre de l’huile sur ses personnages pour mieux les faire glisser, il confirme le style excessif et atypique d’un cinéaste qui n’est pas près de se faire mettre en barquette (proche, dans le ton, du cinéma mordant et engagé du Mocky des années 60/70), épaulé par son habituelle troupe d’acteurs qui casse la baraque et d’où émerge la convaincante prestation de Blanca Suárez dans un rôle de bimbo sans cervelle affirmant sa personnalité en situation de crise.

Photo de Bianca Suárez
Moins abouti que Le crime farpait ou Les sorcières de Zugarramurdi, Pris au piège a le mérite de dénoncer, par sa verve satirique, nos sociétés d’angoissés qu’exacerbent en permanence médias et réseaux sociaux.