Vie et œuvre du facteur Cheval qui construisit dans son jardin un improbable palais idéal.
Basé sur une vie dont on ne sait pas grand-chose, le scénario de L’incroyable histoire du facteur Cheval semble construit sur du vent. Trouvant le moyen, par un excès d’ellipses, d’être décousu et anecdotique sur les seuls évènements avérés de l’existence du facteur, en dehors de la création de son palais.
Une existence marquée par le deuil que le réalisateur semble avoir du mal à aborder trop occupé à faire de la belle image sur les magnifiques paysages de la Drôme.
Dans ce long déroulé tranquille, et entre deux trajets de brouette remplie de pierres, les comédiens font ce qu’ils peuvent pour faire exister leurs personnages, notamment la pauvre Laetitia Casta qui passe beaucoup de temps à regarder son partenaire avec un sourire bienveillant et des yeux pleins de compassions. Il faut dire que le film ne vaut que pour la performance de Jacques Gamblin, acteur magnifique véritablement habité par ce rôle d’artiste autodidacte accablé par le sort. Taiseux mais d’une grande expressivité, il est la principale, voire l’unique, raison de regarder ce film.
Un bon documentaire aurait, sans doute, mieux fait l’affaire que ce scénario « D’après une histoire vraie », comme nous le précise l’affiche. Une véracité qui, comme les produits de l’année en supermarché, n’est pas forcément gage de qualité.
Oui, c’est une incroyable histoire. L’histoire d’un type qui rencontre une pierre. Cette pierre qui s’appellera « la pierre d’achoppement » initie un jour la lubie de cet homme ; une pure folie artistique, vierge d’académisme, primitive. Sa vie que d’aucuns auraient d’emblée qualifié de banale car elle ne faisant pas de vagues, se trouve progressivement toute orientée vers une création monumentale germant dans un esprit libre, avec les moyens que lui offre son environnement, qu’il connaît bien pour le parcourir lors de sa longue tournée. Il y passait sa vie de jour et de nuit. C’est du circuit court version artistique : il recyclait là les pierres et les idées qui lui venaient de sa vie personnelle.
Comme le Douanier Rousseau, il a intrigué par cette créativité gratuite, et tout le monde a défilé jusque dans la Drome pour essayer de comprendre quelque chose à cette oeuvre intransportable. Ce jeu féérique en forme de jeu, peuplé d’animaux Après avoir édifié lui-même son tombeau pendant des années, il a emporté le secret de sa candide et poétique imagination.
Que l’on fasse un film sur Ferdinand CHEVAL (personne ne l’appelait Joseph, regrettable erreur du film …), c’est une délicieuse idée ! Que ce soit Niels Tavernier qui s’en charge, c’est une chance, et que Jacques Gamblin le joue est sans aucun doute une bénédiction. Que le film flotte un peu, esquisse sans trop nous expliquer la Drome et l’ambiance, c’est certainement la meilleure manière de ne pas lever ce mystère qui reste insondable, sauf à interpréter tous les messages et injonctions qu’il a inscrites comme une légende à son monument …
Bref, j’irai de toute évidence voir ce film qui promet d’être heureux et profond à la fois, autant que beau et bien fait …
C’est un beau nom, CHEVAL ! Pas aussi beau que POULAIN, mais c’est déjà pas mal, non ?
Je ne voudrais pas paraître grivois, mais le plus grand mystère que laisse cette incroyable histoire, c’est de comprendre comment cet homme, plein d’énergie, plein de goût pour les érections monumentales souvent suggestives ; comment ce Ferdinand a-t-il pu laisser dormir seule au long de ces nuits artistiques autant que laborieuses, une femme aussi fabuleuse que Laëticia Casta !?
Certains distinguent un air asiatique dans le Palais idéal du facteur CHEVAL, et même particulièrement un air d’Angkor vat.
Angkor ! Angkor ! Hurlait peut-être sa femme courroucée. Encore eut-il fallut qu’il descendît de l’échelle où toute la nuit il restait bel et bien monté, le CHEVAL !
Faut te calmer GUDULE ! Sinon, tu vas bientôt nous parler de la brouette japonaise (que le facteur CHEVAL appelait sa « fidèle compagne de peine ») …
Vous voilà bien en verve, monsieur Gudule ! 😉
Je ne vous le fait pas dire, Monsieur Marcorèle !
Point de fiel ici ! Que du miel ! Et du bio circuit court, je vous prie ! 😉
J’avoue qu’un documentaire m’aurait bien intéressé sur le sujet plutôt qu’une fiction :).
Moi qui voulait aller le voir, je doute à présent.
Ne pas hésiter à se faire une idée par soi-même. Mais il y a tellement mieux qui est sorti depuis… 😉