Affiche du film Mademoiselle
Corée. Années 30.
Dans une grande propriété, une jeune et riche japonaise doit vivre coupée du monde à cause de la surveillance jalouse de son oncle, grand amateur de livres d’art.
Un escroc coréen, se faisant passer pour un noble japonais, se met en tête de la séduire et fait entrer une de ses complices comme servante personnelle de la belle…
Régal des yeux aussi bien que de l’esprit, Mademoiselle est une perle dans la riche filmographie de Park Chan-Wook. Un jeu de séduction virtuose entre le réalisateur et son public qu’il subjugue de paysages dignes de tableaux de maîtres ou de scènes saphiques plutôt électrisantes. D’habiles diversions destinées à masquer les motivations réelles de chacun de ses personnages sur lesquelles le réalisateur lève progressivement le voile en s’amusant, entre autre, à nous faire découvrir une même scène de différents points de vue.
Un vaste jeu esthétique, érotique et caustique, qui dévoile ses impostures en trois chapitres distincts dont les récits s’enchevêtrent et se contredisent pour mieux faire jaillir la vérité. Montrant, par l’exemple, que toute séduction peut aussi être un jeu de dupes.
Le charme des actrices mêlé à l’envoûtement des images et du récit, auxquels Park Chan-Wook ajoute le charme vénéneux des mots et de la lecture à voix haute, font de ce conte sur la manipulation un petit bijou cinématographique dont les multiples visionnages n’altèrent en rien l’éclat.