Deux frères travaillent comme tueurs à gages pour le Commodore, un dangereux homme d’affaire qui leur confie la traque d’un chimiste dont il veut récupérer une formule secrète. L’équipée des deux hommes, sur fond de ruée vers l’or, va être parsemée de cadavres et de remises en question.
Aussi anecdotique que la présence de Rutger Hauer, Les frères Sisters peine à tenir en haleine et oublie le conseil avisé prodigué par l’un des héros du Bon, la brute et le truand de Sergio Leone : « Quand tu dois tirer, tire. Cause pas ! ».
De fait, le film de Jacques Audiard ressemble plus à un drame familial verbeux sans véritable enjeu qu’à un western lyrique et atypique. Les personnages peineraient d’ailleurs à s’incarner s’ils n’étaient campés par d’excellents acteurs, John C. Reilly en tête.
Les décors, très mal mis en valeur, manquent de majesté. Les fusillades (qui semblent être le cadet des soucis du cinéaste) sont torchées le plus souvent dans le noir, voire hors-champ. Quant à la mise en scène balourde, elle tente vainement de faire sens par des choix esthétiques qui en manquent cruellement.
Peckinpah peut dormir tranquille, ce n’est pas ce western baratineur et sans âme qui fera oublier la puissance viscérale et crépusculaire de ses plus grands films.
Ben mince, j’avais super envie de le voir…
J’en connais qui ont adoré. Le mieux est de se faire sa propre idée. 😉
je vais plutôt attendre qu’il soit dispo en téléchargement.
En bas de la bande annonce, il est écrit à un moment « Du célèbre réalisateur Jacques Audiard » … C’est navrant de devoir faire sa promo. à 66 ans. Il faut se faire référence à soi-même, aujourd’hui … De toute façon, c’était ça ou « Inspiré de faits réels … ». Alors, tant qu’à faire, autant que le film soit réalisé (et scénarisé) par quelqu’un de célèbre … J’imagine Jacques Audiard devant supporter l’argumentaire du service marketing du film, développant toutes les acrobaties dialectiques pour convaincre le cinéaste de laisser écrire ce genre de balourdise hollywoodienne sur la bande annonce…
S’il est célèbre, pourquoi l’écrire ?
Si celui qui regarde la bande annonce ne l’identifie pas, suffit-il de lui reprocher par cette perfide assertion son inculture pour le convaincre d’aller voir le film ?
Cela me fait l’impression de ces vendeurs de je ne sais quoi qui ne savent rien vous dire d’autre pour vous pousser à acheter que le fait que la plupart des gens achètent ce truc là et pas un autre …
Bref, c’est navrant…
Par ailleurs, je trouve l’annonce assez pêchue et ça donne envie.
En fait, j’imagine que nous sommes tous encore un peu coincés dans nos clichés sur les meilleurs westerns que nous avons déjà vus, même si le style a pas mal été renouvelé ces dernières années. Laissons donc innover dans les secteurs traditionnels, sinon, on risque de ne plus être surpris ni transportés …
C’est pas pour accabler Marcorèle, ni pour être d’accord avec POULAIN, mais si on attend après Peckinpah pour renouveler le genre Western, faut pas être trop pressé ! Ca fait plus de 35 ans qu’il n’a pas sorti un film ! Et pourtant, c’est un célèbre réalisateur !
La référence à Peckinpah, c’était pour la citation de Jacques Audiard à son sujet (il a parlé de « caricature de virilité » ou un truc du genre).
Bien aimé les Frères Sisters moi mais je partais avec un a priori tellement négatif que je ne pouvais qu’être agréablement surpris.
Bien vu pour la référence à Peckinpah. 😉
La mise en scène du film est disparate et hésitante en effet, tentant plusieurs styles sans parvenir à se fixer. Du coup, les personnages semblent hors cadre, sont rarement inscrits dans le paysage. Dommage car les thèmes et les dialogues ne sont pas dénués d’intérêt. Ma critique chez moi.
Merci de ta visite Strum. Je vais aller te lire. 😉
« Quand tu dois tirer, tire. Cause pas ! »
Toi tu as carrément flingué le film mais en causant… 😀
Bien vu. 🙂