Affiche du film Les frères Sisters
Deux frères travaillent comme tueurs à gages pour le Commodore, un dangereux homme d’affaire qui leur confie la traque d’un chimiste dont il veut récupérer une formule secrète. L’équipée des deux hommes, sur fond de ruée vers l’or, va être parsemée de cadavres et de remises en question.
Aussi anecdotique que la présence de Rutger Hauer, Les frères Sisters peine à tenir en haleine et oublie le conseil avisé prodigué par l’un des héros du Bon, la brute et le truand de Sergio Leone : « Quand tu dois tirer, tire. Cause pas ! ».
De fait, le film de Jacques Audiard ressemble plus à un drame familial verbeux sans véritable enjeu qu’à un western lyrique et atypique. Les personnages peineraient d’ailleurs à s’incarner s’ils n’étaient campés par d’excellents acteurs, John C. Reilly en tête.
Les décors, très mal mis en valeur, manquent de majesté. Les fusillades (qui semblent être le cadet des soucis du cinéaste) sont torchées le plus souvent dans le noir, voire hors-champ. Quant à la mise en scène balourde, elle tente vainement de faire sens par des choix esthétiques qui en manquent cruellement.
Peckinpah peut dormir tranquille, ce n’est pas ce western baratineur et sans âme qui fera oublier la puissance viscérale et crépusculaire de ses plus grands films.