De son enfance, en Pologne et à Nice, à ses exploits dans l’aviation pendant la seconde guerre mondiale en Afrique et en Angleterre, le parcours tumultueux de Romain Gary et son entrée en littérature pour accomplir le fabuleux destin que sa mère a rêvé pour lui.
En dépit de l’interprétation fantasque de Charlotte Gainsbourg, le film d’Éric Barbier ne tient qu’en partie la promesse de son titre.
Si l’amour inconditionnel d’une mère pour son fils est plutôt bien rendu dans le premier tiers du récit abordant l’enfance de l’écrivain, les choses se gâtent avec son entrée dans l’âge adulte et l’arrivée de Pierre Niney dans le rôle-titre. Le film perd alors de son mordant et se transforme en une adaptation sage et sans grande saveur – même les quelques notes d’humour tombent à plat – des exploits de l’écrivain auxquels il aurait certainement fallu donner une dimension plus picaresque. Il faut dire que l’acteur principal ne semble pas de taille pour entrer dans le costume de Gary (les séquences mexicaines où il joue l’écrivain quarantenaire ne sont pas vraiment crédibles) et se contente, le plus souvent, de jouer de ses grands yeux pour faire passer l’émotion.
Finalement, la principale réussite du film est de remettre en lumière le surprenant destin d’un écrivain un peu mythomane et de donner envie de se (re)plonger dans son fameux roman autobiographique. Ce n’est déjà pas si mal.