Affiche du film Bye Bye Barbara
Alors qu’il se trouve à Biarritz pour suivre un match de rugby, Jérôme Tomas, journaliste sportif et insatiable séducteur, croise dans un bar une magnifique jeune femme brune à l’air déboussolé.
Cette étrange apparition toute vêtue de blanc – associée à la nostalgique chanson: « Bye Bye Barbara » que diffuse l’établissement – subjugue le gentil coureur qui décide de l’emmener avec lui à Paris.
Mais la belle Paula se fait la belle…
Situé entre Benjamin ou les mémoires d’un puceau et L’ours et la poupée, deux films majeurs du cinéaste issus de sa collaboration avec Nina Companeez, Bye Bye Barbara reste une œuvre méconnue dans la filmographie de Michel Deville. A juste titre.
Renouant avec le polar qu’ils avaient précédemment abordé dans Lucky Jo, le réalisateur et sa scénariste n’arrivent pas, ici, à imposer leur style et l’alchimie ne prend qu’en de rares occasions. Lorsque la mise en scène parvient à charmer par quelques plans sensuels et de beaux mouvements de caméra ou quand l’atmosphère retient l’attention grâce au travail sur les couleurs ou sur le noir et blanc (amusant contraste entre les tenues sombres d’Hugo Micheli – interprété par Bruno Cremer – et celles, immaculées, de la jolie Paula – Ewa Swann, la bien nommée).

Photo café Chez Jeanne dans Bye Bye Barbara
Quelques dialogues sonnent juste également, le tout emballé par un montage alerte. Mais l’ensemble ne convainc guère, sans doute parce que cette fois les acteurs ne sont pas au diapason de la petite musique filmique orchestrée par Deville.
Bien que sympathique en journaliste volage, Philippe Avron (homme de théâtre qui connaîtra une certaine renommée télévisuelle grâce au feuilleton Quentin Durward de Gilles Grangier au début des années 70) manque singulièrement d’épaisseur et finit par irriter à force de nonchalance. La jeune première Ewa Swann se contente d’être belle à défaut de convaincre. Et que dire de la prestation de Bruno Cremer et de la superbe Alexandra Stewart, sinon qu’ils n’ont pas vraiment l’air concerné par l’intrigue.
Seuls Michel Duchaussoy et la pétillante Anny Duperey semblent être dans le ton, léger, qui convient, hélas pour des interventions trop fugitives.

Photo Philippe Avron dans Bye Bye Barbara
Même la musique, habituel point fort des films de Michel Deville, déçoit. De la rengaine titre chantée en anglais par Nina Companeez (!!!) à l’ouverture de « La force du destin » de Verdi qui, en dehors de son titre, paraît plaquée sur les images.
Finalement, c’est surtout la dernière scène (s’attaquant enfin au thème de la femme objet) qui retient l’attention par sa triste noirceur, préfigurant des films comme Le mouton enragé ou Toutes peines confondues.