Affiche du film Valley of Love
Un couple, séparé depuis plusieurs années, se retrouve pendant une semaine dans le Vallée de la mort, en Californie, pour respecter les dernières volontés de leur fils qui s’est suicidé six mois plus tôt.
C’est à une singulière excursion que nous convie Guillaume Nicloux.
Un périple sur les terres magnifiques et arides de la Vallée de la mort en même temps qu’un voyage intérieur pour cette femme et cet homme qui se revoient après tant d’années.
Un voyage dans leurs souvenirs – mais aussi un état des lieux de leur vie – qui n’hésite pas à emprunter les chemins de traverse de l’étrange et du fantastique, à la manière d’un David Lynch.
Sur une trame aussi ténue, il fallait deux grands comédiens pour incarner ce couple en errance. Isabelle Huppert et Gérard Depardieu relèvent brillamment le défi et tiennent le film sur leurs épaules. La caméra de Nicloux les suit d’ailleurs au plus près dans de longs plans qui guettent chacune de leurs réactions.
Si Huppert convainc plutôt sur la distance, Depardieu occupe immédiatement l’écran de son énorme présence. Il paye d’ailleurs physiquement de sa personne en suant et en s’essoufflant sous le soleil du désert dans un rôle qui semble fait pour lui. Ce père, qui a perdu un fils, s’appelle aussi Gérard et, comme lui, est un comédien né à Châteauroux. Le cinéaste s’en amuse et s’autorise même un petit clin d’œil à Robert de Niro, le partenaire de Depardieu dans 1900 de Bertolucci, le temps d’une rencontre avec un couple d’américains, offrant un peu d’air à ce voyage qui ne sombre pourtant jamais dans l’ennui, ni dans la pleurnicherie.
Une simple quête mystique et deux numéros d’acteur portés par la partition inspirée de Charles Ives, il n’en faut pas plus pour faire un film bouleversant.