Affiche du film Le grand bain
Le grand bain serait donc un film où l’on se sent bien ?
Vous savez les fameux « Feel Good Movie » dont tous les critiques amateurs d’anglicismes se rengorgent à longueur d’articles. Une expression prête à penser, tellement plus cool en anglais, qui permet de classer un peu tout et n’importe quoi dans cette catégorie à partir du moment où un film fait vaguement sourire. Mais est-ce vraiment le cas avec ce premier long métrage de Gilles Lellouche qui voit un homme dépressif se ressourcer dans le grand bain d’une piscine municipale, en compagnie d’autres paumés avec qui il décide de concourir aux championnats du monde de natation synchronisée pour hommes ?
Une comédie plutôt dépressive qui peine à faire rire, surtout dans sa première partie qui dévoile les parcours pathétiques de ses protagonistes. Piégé par les nombreuses vedettes qui les interprètent, le réalisateur tente d’équilibrer leur temps de présence à l’écran quitte à javelliser leurs personnalités, réduites à de simples caricatures censées nous faire rire. Dans ce marigot, seule Virginie Efira parvient à ne pas boire la tasse et à donner un peu d’épaisseur à son personnage.
Heureusement que l’arrivée de Leïla Bekhti (en entraîneuse paraplégique au langage ordurier et aux méthodes militaires) ainsi que la performance comique de Philippe Katerine (plus drôle que Benoît Poelvoorde !) permettent enfin aux zygomatiques de se dérider dans une dernière partie un peu plus enlevée.
Pas de quoi faire de ce film la comédie de l’année…
Si la qualité des films humoristiques français prend l’eau d’année en année, le niveau d’exigence du public semble couler à l’unisson, hélas.