Affiche du film Brèves de comptoir
Une journée au café l’Hirondelle de l’ouverture, tôt le matin, à sa fermeture à 22h30. Entre le défilé incessant des habitués éméchés et le ballet permanent des bières qui s’écoulent jusqu’au cimetière voisin.
Du patron aux clients, tous ont quelque chose à dire pour le meilleur et surtout pour le pire !
Il y a des cuvées qui, sur l’étiquette, titillent les papilles et qui, une fois en bouche, râpent sévèrement le palais.
Les Brèves de comptoir de Jean-Michel Ribes font malheureusement partie de ce millésime un peu lourd en bouche. Tirée des recueils homonymes de Jean-Marie Gourio, cette ode cinématographique dédiée à la pensée biturée tient plus de l’assemblage approximatif que du grand cru.
Mal fermentée et surtout très fade, la mise en scène de Ribes se gargarise de sa fameuse liqueur verbale qu’elle sert à plus soif sans se soucier du spectateur qui n’a guère le temps de l’apprécier.
Les répliques frappées au coin du bon sens et du comptoir s’enchaînent, passant sans transition du vin Bourru au gros qui tâche et de la Cuvée Prestige à la Piquette Véritable.
Et c’est non sans amertume que l’on assiste à la cuite collective d’une bande d’acteurs qui ne manquent pourtant pas de bouteille, tous noyés dans les effluves d’un scénario prétexte mal charpenté.
Bref, si l’Hirondelle ne fait pas le printemps, elle ne fait pas non plus dans la comédie frappée. Et si rien ne bouge côté texte, pour le reste tout fout le camp et s’étire inconsidérément.
Visiblement, le cinéaste a oublié le fameux dicton qui dit que les plus brèves sont les meilleures.