60 ans avant la quête de Frodon et de la communauté de l’anneau, il y eut celle de son oncle Bilbon en compagnie de Gandalf et d’une joyeuse bande de nains bien décidés à reprendre leur royaume au dragon Smaug.
Ceux qui n’avaient pas pu « Sacquet » les aventures de Frodon, il y a onze ans, ne devraient guère être plus convaincus par cette nouvelle aventure à base de nains Portequoi. Les fans non plus, malheureusement…
C’est pourtant avec plaisir que l’on retrouve certains des personnages de l’ancienne trilogie, les décors majestueux de la Nouvelle-Zélande, le soin maniaque apporté aux costumes et aux grimages. Mais l’effet de surprise n’y est plus et le cœur semble ailleurs.
Face à Martin Freeman, tout à fait convaincant dans le rôle de Bilbon, seul Richard Armitage, dans celui du chef des nains, parvient à éveiller l’intérêt. Le réalisateur ne se donnant même pas la peine – en 2h45 de film ! – de caractériser le reste de ses compagnons pour les rendre un tant soit peu attachants.
Il semble que Peter Jackson ait été atteint par le même symptôme de niaiserie aiguë que George Lucas lorsque ce dernier réalisa la prélogie de sa saga galactique.
A ce titre, Le Hobbit : Un voyage inattendu est au Seigneur des anneaux ce que La menace fantôme est à Star Wars : un produit édulcoré et sans saveur destiné à ratisser large en ciblant principalement les enfants.
Comme Lucas en son temps, Peter Jackson a donc choisi de passer du côté sombre de la farce.
Adieu le souffle épique des combats et l’aspect parfois angoissant de la précédente trilogie. Ici, on nage dans une longue débauche de batailles numériques sans âme (le combat dans l’antre des gobelins est une vraie bouillie visuelle qui tient plus du jeu vidéo que du cinéma), entrecoupées de scènes ridicules (mention spéciale aux trolls neuneus qui évoquent plus J.K. Rowling et son Harry Potter que Tolkien) et parsemées d’humour bêta avec de grossiers clins d’œil à Disney (la ridicule scène de la vaisselle en chanson n’est pas sans rappeler celle d’une certaine Blanche-Neige).
Peu convaincante, cette nouvelle quête en Terre du Milieu relève plus d’une volonté commerciale que de l’envie sincère d’apporter une nouvelle pierre cinématographique à l’imposante œuvre imaginée par Tolkien.
J’allais dire tu es sévère sur ce coup là, mais dans l’ensemble je te rejoins sur ce que tu écris. La désolation de Smaug montre encore une fois que Jackson prend le large, par rapport au livre, et hormis le dragon lui même (en vo, doublé par le toujours formidable Benedict Cumberbatch) bah rien de UP et je crains pour le coup sincèrement la sortie de la troisième partie. 🙂