Affiche du film L'as des as
1936. Jo Cavalier, redoutable pilote d’avion pendant la première guerre mondiale, est devenu l’entraîneur de l’équipe française de boxe qui se rend à Berlin pour les Jeux olympiques.
En route, il va faire la rencontre d’une jolie journaliste et venir en aide à un gamin juif pourchassé par la Gestapo.
L’as des as, c’est bien évidemment Jean-Paul Belmondo qui va connaitre avec ce film l’un des plus gros succès de sa carrière.
Mais c’est aussi Gérard Oury, l’as de la comédie française, qui signe là son dernier grand film, porté par l’entraînante musique de Vladimir Cosma.
Un succès populaire mérité pour un film généreux qui s’attaque, par le rire, à l’antisémitisme et au fanatisme sans se dérober devant certains détails historiques embarrassants comme la délégation française défilant bras tendus, devant Hitler, à l’inauguration des Jeux.
Alors même si le film se met souvent au service de sa star, notamment en insistant sur ses exploits de cascadeur, Gérard Oury parvient néanmoins à trouver un juste équilibre entre les scènes d’action et son récit où les gags s’enchaînent sans temps mort et où les répliques fusent avec un sens de l’à-propos tout à fait réjouissant.
Rempli de trouvailles et d’un humour parfois proche de l’absurde (détournement d’images d’archive sur l’ouverture des Jeux, Hitler et sa sœur joués par le même acteur, le dentier volant, le coucou mécanique nazi…), le film n’en reste pas moins fidèle à la réalité historique, jusque dans sa reconstitution de la résidence secondaire d’Hitler près de Berchtesgaden.
Et si Jean-Paul Belmondo, parfait dans un rôle qu’il connaît bien : celui du cogneur au grand cœur, vole la vedette à la plupart de ses partenaires (Marie-France Pisier est sous-employée), il n’oublie pas de jouer sur un pied d’égalité avec le jeune Rachid Ferrache, donnant à leur duo une touche d’émotion bienvenue.
Sans être aussi abouti que La grande vadrouille, cet As des as ne manque pas de charme dans sa volonté d’appréhender un épisode sombre de l’Histoire mondiale par le biais de l’humour et de la dérision. Il est, en tous cas, le point culminant de l’itinéraire de deux enfants gâtés du cinéma : Gérard Oury et Jean-Paul Belmondo.