Irlande. 18ème siècle.
Une fillette, tirée de son orphelinat par un mystérieux inconnu qui dit avoir connu sa mère, est emmenée chez une femme riche qui désire l’adopter. Mais la dame habite le Nouveau Monde. L’homme profite du long périple pour lire à la petite les mémoires de sa mère, Moll Flanders. Une femme libre qui, d’un couvent à une maison close, lutta toute sa vie contre les inégalités entre les hommes et les femmes tout en cherchant à quitter sa condition misérable.
Inspiré d’une œuvre de Daniel Defoe, le récit des aventures de Miss Flanders, qui n’était pas folle de la messe et vraiment pas Moll de la fesse, méritait mieux que ce beau livre d’images compassées et sans saveur. Si la reconstitution d’époque s’avère plutôt jolie, la mise en scène sage et paresseuse de Pen Densham et l’enchaînement rapide des péripéties empêchent de compatir aux nombreux déboires de la pauvre courtisane. Et n’espérez pas trouver une quelconque scène sulfureuse pour vous consoler, car c’est à de la maison close pour bibliothèque rose auquel le réalisateur nous convie.
Seule la prestation de Robin Wright permet de tenir jusqu’à la fin, prévisible, de cette histoire. Présente dans presque tous les plans, elle campe une magnifique et convaincante Moll Flanders mais se démène, en vain, pour un réalisateur qui n’a visiblement pas son talent.
Mais pourquoi personne ne met de commentaire sur ce commentaire ?
Peut-être que personne n’ose dire à Marcorèle, dont le style est du genre impeccable, qu’il a fait une jolie faute dans cette critique ?
Parce qu’on ne fait pas un beau livre d’images avec une seule image, même compassées ?
Parce qu’il a osé la contrepèterie ?
Parce que Marcorèle n’a pas eu un mot habile sur le Ned Flanders des Simpson ?
Parce que le Pen n’a de toute évidence aucun talent, et qu’on pouvait donc s’exonérer de lire cette critique ?
Moi, je dis que la « maison close pour bibliothèque rose » suffit à légitimer cette critique et notre commentaire, même pour dire qu’on se limitera à profiter de l’avertissement pour faire l’impasse sur Moll Flanders…