Pour lui prouver que son peuple n’est pas décadent, Cléopâtre a parié avec César qu’elle lui construirait un palais en trois mois. Pour cela, elle fait appel à Numérobis, un architecte d’Alexandrie.
Maladroit et craignant d’être jeté aux crocodiles s’il ne réussit pas sa mission, il décide de demander de l’aide à son ami le druide Panoramix.
Pour Astérix et Obélix, c’est le début d’une nouvelle aventure au pays des pyramides.
Sorti un an après Astérix le Gaulois, Astérix et Cléopâtre est l’une des meilleures adaptations en dessin animé des albums d’Astérix. La présence des deux créateurs du personnage à la réalisation n’est certainement pas étrangère à cela. Le film suit parfaitement le récit de la bande dessinée et en tire habilement tout le potentiel comique entre parodie (les dessins s’inspirent fortement du Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz sorti en 1963) et humour absurde.
Bien sûr, l’animation n’est pas aussi élaborée que dans les productions américaines de l’époque (Le livre de la jungle de Disney en 1967) mais le graphisme possède un indéniable charme que rehausse la musique entraînante composée par Gérard Calvi.
Saluons au passage la qualité des trois chansons qu’il a composé pour l’occasion. Si « Le bain de Cléopâtre » séduit par sa mélodie oscillant entre le jazzy et l’oriental et « Quand l’appétit va, tout va » enchante par son air bonhomme et ses couleurs psychédéliques, c’est surtout « Le pudding à l’arsenic » qui emporte le morceau en offrant, avant l’heure, une variation drôle et pleine de swing de la future « Chanson du cake d’amour » du Peau d’Âne de Jacques Demy (1970).
La qualité de l’interprétation est aussi à mettre au crédit de ce film. Roger Carel dans le rôle d’Astérix et Jacques Morel (la voix de Toutou de La maison de Toutou, c’était lui) dans celui d’Obélix font des étincelles. Quant à la voix « haut perchée » de Micheline Dax dans le rôle de Cléopâtre, elle est tout bonnement inoubliable.
Pas de doute, pour cette transposition au cinéma, Goscinny et Uderzo ont eu, comme leur héroïne, du nez !
C’est assurément l’album d’Astérix qui a été le mieux réussi dans ses adaptations dessin animé et film.