Dans une petite ville morne du sud des Etats-Unis, Ethan, un lycéen, trompe son ennui dans la lecture en rêvant de voir le monde. L’arrivée en classe d’une mystérieuse élève, Lena, va chambouler son existence et celle de sa communauté d’autant qu’elle coïncide avec l’apparition d’étranges phénomènes.
La jeune fille, recluse dans la propriété de son inquiétant et richissime oncle, serait-elle une sorcière comme le sermonnent les bigotes de la ville ? Contre l’avis de tous, Ethan tombe sous le charme de Lena.
Vampires, zombies et sorcières sont à la mode chez les adolescents que ce soit en littérature ou au cinéma. Après les amours contrariés d’une adolescente avec un vampire (la saga Twilight) et en attendant ceux d’une adolescente avec un zombie (Warm Bodies), voici la romance entre une sorcière et un lycéen.
Par son affiche et les thèmes qu’il aborde (le fantastique au service d’une romance adolescente et d’un désir d’émancipation), Sublimes créatures semble vouloir surfer sur le succès de Twilight en reprenant une formule presque identique.
A première vue seulement car le film de Richard LaGravenese le surpasse en tout point grâce à un scénario qui convoque autant la magie que l’humour et la littérature. Un film fantastique pour adolescents qui a des lettres, cite Kurt Vonnegut ou Charles Bukowski, critique avec âpreté l’intolérance et prône l’ouverture aux autres : voilà qui interpelle.
Loin des mièvres atermoiements des protagonistes de la saga vampirique, les personnages de Sublimes créatures développent au fil de l’intrigue des personnalités attachantes, d’autant plus intéressantes qu’elles ne craignent pas le ridicule : à l’image d’Ethan tout à la fois héros et victime – pas toujours consentante – des sortilèges en tous genres de sa « belle famille ». Sorte de variation, rajeunie et plus sombre, du Jean-Pierre de Ma sorcière bien aimée…
La force du film tient donc aussi à son casting particulièrement convaincant.
Alice Englert et Alden Ehrenreich (découvert dans Tetro de Francis Ford Coppola) ne manquent pas de talent et de charme. Mais ce sont surtout leurs aînés qui emballent. Jeremy Irons et Emma Thompson, tous deux trop rares sur les écrans, sont vraiment épatants et leur confrontation dans l’église est l’un des meilleurs moments de cette romance fantastique qui n’hésite pas à s’en prendre aux fanatiques de tous poils et à Nancy Reagan.
Saluons enfin la qualité de la mise en scène qui sait prendre son temps et a le bon goût d’osciller entre un fantastique tantôt efficace, tantôt empreint de poésie, telle cette jolie scène de mise en abyme où Ethan perd son chemin, ainsi que la raison, à l’entrée de la propriété de sa belle.
Certes, le film n’est pas exempt de défauts, notamment sa fin rapidement expédiée, mais les bons divertissements se font tellement rare ces derniers temps qu’il serait vraiment dommage de ne pas se laisser envoûter par celui-ci.
Cool ! Surtout les présences de Jeremy Irons et Emma Thomson me donnaient envie d’y aller ;-). …
Alors, que les jeunes aille voir SUBLIMES CRÉATURES ! (Quel étrange titre,tout de même : On le dirait choisi pour établir un quiproquo en vue de séduire un large public de distraits avide de sublimes créatures…).
Si des sujets pareils sont bien tournés, ce sera toujours ça de pris…
Moi, je déclare forfait pour défaut de motivation, au profit d’un bon bouquin ou de l’élection d’un pape …
Et Lincoln, alors ? Ne l’avez vous pas vu Marcorèle ? Il y a de quelques somptueux incontournables à ne pas contourner, tout de même !
Encore une petite chose, cher Marcorèle : Une énigmatique observation : L’amour a entre autre mystères, qu’il change de sexe quand il s’y met à plusieurs …
Ah-ouais ! Il a raison POULAIN ! Entendez vous les orgues amusées ? Quelles délices de la langue française !
Et voilà un complément : http://rue2provence.com/2013/03/02/cinema-richard-lagravenese-sublimes-creatures-2013/
Merci pour cet article