Iran. Novembre 1979.
L’ambassade américaine de Téhéran est prise d’assaut et 52 personnes prises en otage.
Seuls 6 américains parviennent à s’échapper et à trouver refuge chez l’ambassadeur du Canada. Mais, activement recherchés, leurs jours sont comptés.
Un spécialiste de l’exfiltration de la CIA élabore un plan extravagant pour les tirer du piège qui est en train de se refermer sur eux.
Avec ce troisième long métrage, Ben Affleck quitte Boston et confirme son talent de conteur et de réalisateur.
Dès le générique, précédé du logo Warner des années 70, le ton du film est donné : si Argo est, accessoirement, un clin d’œil aux thrillers politiques très en vogue dans ces années là, il est avant tout un hommage au cinéma et à son pouvoir de manipulation.
Tout comme son héros élabore un faux film de science-fiction pour sauver les six américains, Ben Affleck réinvente les années 70 (décors, costumes, coupes de cheveux : tout sonne juste, même le jeu un peu terne du comédien/réalisateur) et tourne certaines scènes, comme celles de l’assaut de l’ambassade américaine, à l’aide de caméras 16mm afin d’ajouter au « réalisme » et donner l’impression que l’on visionne des images d’archives. Une technique qui facilite l’immersion du spectateur et permet de le tenir en haleine de bout en bout, pour peu qu’il ne connaisse pas le dénouement de cette histoire rocambolesque.
Toutefois, si la partie américaine – où l’agent de la CIA recrute un célèbre maquilleur de cinéma et un vieux producteur hollywoodien – ne manque pas de piquants, la partie iranienne déçoit un peu par son côté linéaire et son manque de point de vue. Car si le début du film semble dénoncer l’ingérence des pays occidentaux dans la vie politique de l’Iran et leur responsabilité dans la révolution qui a secoué le pays, très vite le cinéaste limite la portée de son récit à une simple intrigue d’évasion. Des péripéties certes pleines de suspense mais un peu trop caricaturales avec, d’un côté, les méchants révolutionnaires sadiques et, de l’autre, les courageux et sympathiques espions de la CIA.
Même la bannière étoilée ne nous est pas épargnée en fin de film…
Ces réserves faites, et même s’il n’est pas finalement aussi ambigu et abouti que Gone, baby gone, Argo mérite le détour pour sa foi dans le cinéma et par sa croyance dans le fait que la fiction permet parfois d’influer sur la réalité.
Adrienne Barbeau, la femme de John Carpenter ? Ex animatrice des ondes dans le « Fog » de… 1979 ?
Très belle critique ! Merci ! Ca donne envie…
Un très bon sujet de film … Et s’il n’y a pas trop de pro-américanisme primaire ; alors, je peux m’intéresser à Argo …
Il est fort à parier que l’Iran sera une belle pépinière de méchants pour la production cinématographique des années à venir …
In cinema, we trust !
Ca à l’air compliqué…. je m’y perds vite dans les thriller politique…
mais j’aime bien Ben Affleck ;)))