Affiche du film Iron Sky
2018.
Un astronaute noir, envoyé dans l’espace dans le but de promouvoir la réélection de la présidente des États-Unis
(« Black to the moon. Yes she can » disent les affiches de campagne), découvre une base spatiale en forme de croix gammée dissimulée sur la face cachée de la lune. Des nazis s’y sont réfugiés depuis la fin de la seconde guerre mondiale et s’apprêtent à lancer une nouvelle offensive sur la terre.
L’humour dont fait preuve Iron Sky, le sauve de la faute de goût que pouvait laisser craindre un tel sujet. Loin d’être une énième série Z sur le Troisième Reich, le film de Timo Vuorensola est avant tout une comédie de science-fiction déjantée et une charge plutôt mordante contre certains politiques américains (vous avez dit Républicains ?) qui n’hésitent pas à employer des discours proches de ceux utilisés en leur temps par le national-socialisme pour séduire et embrigader les foules.
Ce n’est donc pas un hasard si la présidente des États-Unis, conseillée par des experts en communication peu scrupuleux, ressemble furieusement à Sarah Palin et qu’elle se réjouit de la perspective d’une bonne guerre qui lui permettrait d’obtenir sans peine un second mandat. Toute ressemblance avec des faits réels ou des personnages existants ou ayant existé n’est donc pas totalement fortuite, bien au contraire…

Iron Sky photo
Rencontre improbable entre le jeu vidéo (Wolfenstein) et le space opera (La guerre des étoiles), Iron Sky parvient, malgré un manque évident de moyens, à imposer son univers grâce à d’honorables effets spéciaux. Les combats entre les zeppelins spatiaux des nazis et la coalition terrienne menée par la navette USS George W. Bush (ça ne s’invente pas !) sont d’ailleurs plutôt réussis.
Entre une surprenante lecture tronquée du Dictateur de Chaplin et des clins d’œil cinématographiques savoureux (Star Trek, Independence Day, Les dents de la mer…), le film souffre malheureusement aussi d’une trop grande désinvolture et d’une interprétation volontairement outrée qui gâchent le sous-texte du film. Mais une certaine forme de clairvoyance sur l’avidité humaine et un humour noir bienvenu – qui explose lors du dernier plan du film – invitent à l’indulgence et font de cet objet cinématographique non identifié un divertissement tout à fait recommandable.