Affiche du film Des hommes sans loi
Le destin des trois frères Bondurant, distillateurs clandestins et trafiquants d’alcool, dans les années 30, au cœur des forêts de Virginie.
Leur fratrie, réputée invincible, survivra-t-elle à la prohibition ?
Après La route, road movie sombre et apocalyptique, John Hillcoat poursuit sa veine noire en abordant les terres du film de gangsters. Un genre qu’il traite avec un élégant classicisme, sûr de l’originalité de son sujet. Car ici, les héros ne sont ni des truands, ni des policiers mais de simples campagnards qui arrondissent leurs fins de mois en écoulant leur tord-boyaux, bien loin des des luttes de pouvoir des mafieux des grandes villes.
Un changement de décor qui n’exclut pas les règlements de compte, d’autant plus violents et imprévisibles qu’ils ont lieu au sein d’une communauté où tout le monde se connait. Une ambiance lourde et étouffante que le réalisateur parvient à incarner en opposant la beauté et la tranquillité des paysages aux brusques excès de violence des hommes qui y vivent.
Dommage que l’interprétation ne soit pas tout à fait à la hauteur de la mise en scène et aille de l’excellence au très moyen.
Shia LaBeouf manque de carrure et se fait rapidement voler la vedette par Tom Hardy qui, avec une étonnante économie de jeu, impose son personnage de chef de clan taiseux. Difficile d’oublier ses inquiétants silences et les grognements ponctuant ses rares répliques.
Face à eux, le reste de la distribution principale a du mal à convaincre.
Si Jason Clarke, en géant violent, tire son épingle du jeu, Guy Pearce, en policier maniaque et psychopathe, force un peu trop le trait tandis que Jessica Chastain, d’une étonnante fadeur, ôte tout mystère à son personnage. Quant à Gary Oldman, il n’a bizarrement que peu de scènes à jouer…
Malgré ces quelques réserves, ce polar rural aux accents westerniens est tout à fait recommandable.