Suite au meurtre d’un de ses employés, le gérant d’une grande surface décide de créer une milice de quartier où le rejoignent un père fêtard, un jeune psychopathe à sa maman et un binoclard timoré, un brin obsédé. Avec une telle équipe, la jolie petite banlieue où ils résident et la terre, dont ils sont les dignes représentants, n’ont vraiment rien à craindre…
Imaginez une milice de quartier déboulant au milieu de Rencontre du troisième type, Predators et L’invasion des profanateurs réunis. Un sujet hautement improbable tel que les affectionne Ben Stiller. Sous couvert d’une comédie de science fiction, Voisins du troisième type s’empare d’un phénomène inquiétant (la création de groupes de surveillance) pour taper avec délectation sur les travers d’une société américaine paranoïaque qui tente de cacher ses excès et ses obsessions (beuveries étudiantes, partouzes en sous-sol) derrière les façades proprettes de quartiers résidentiels aux allures de Disneyland.
Bien sûr, on peut regretter que la charge contre les milices sécuritaires soit rapidement biaisée par une histoire d’invasion extraterrestre. Il n’empêche, face à la dictature de plus en plus étouffante du politiquement correct, le groupuscule fait tâche et met les pieds dans le plat avec une réjouissante constance.
Pour leur nouveau film commun depuis l’excellent Dodgeball (2004), les retrouvailles de Vince Vaughn (hilarant dans l’absurde scène des poupées russes) et de Ben Stiller (qui a déniché pour l’occasion une nouvelle tenue de sport moulante qu’il affectionne tant) continuent de faire des étincelles. Mais c’est surtout Jonah Hill qui impressionne. Dans un registre drôle et inquiétant, il prouve une nouvelle fois qu’il a l’étoffe d’un grand comique.
Si l’humour débile, transgressif et absurde vous met en joie, Voisins du troisième type est fait pour vous. Par contre, si vous n’appréciez pas les plaisanteries situées sous la ceinture, évitez le quartier car la fine équipe s’en donne à cœur joie et blague à couilles rabattues.