Affiche du film Triangle
Après le naufrage de leur voilier, cinq rescapés trouvent refuge à bord d’un paquebot désert. Pourtant, Jess – dont l’enfant autiste est resté à terre – est certaine de connaître ce navire. La suite des évènements va confirmer cette impression de déjà vu, pour le plus grand malheur du petit groupe de survivants…
Série B naviguant entre trois genres : le thriller psychologique, l’horreur et le fantastique, Triangle intrigue, surprend et séduit en reprenant des thèmes pourtant largement exploités ailleurs, comme ceux du vaisseau fantômes ou des boucles temporelles façon Un jour sans fin.
Le scénario – construit en trois segments distincts – joue si habilement de sa mise en abîme et de ses trois pics narratifs qu’il fait oublier les références un peu trop marquées au Shining de Kubrick, les effets numériques fauchés (pour le coup, l’apparition du paquebot n’en devient que plus fantomatique) et les quelques incohérences que génèrent souvent les récits tentant de jouer avec le temps. Il faut dire que Christopher Smith à l’art de distiller les scènes chocs (comme la découverte de dizaine de cadavres entassés dans un coin du navire) contribuant grandement à instaurer une tension grandissante à sa traversée paranormale.
Dommage que les comédiens ne soient pas aussi convaincants que les péripéties auxquelles ils sont confrontés, même si Melissa George se sort plutôt bien de son personnage aux multiples facettes. Grâce à elle, Triangle dépasse le simple exercice de style pour aborder ce qui pourrait aussi être l’histoire d’une névrose. Approche intéressante que le réalisateur gâche, paradoxalement, par une fin au goût, elle aussi, de déjà vu !
N’ayant pas eu le droit à une sortie en salles en France, Triangle a tout de même bénéficié d’une sortie DVD. Un support idéal pour se le repasser au moins trois fois et en apprécier tous les rebondissements.
Sisyphe, quand tu nous tiens…