Tranches de vies balnéaires dans la Presqu’île Guérandaise.
C’est à quelques plages de celle de M. Hulot que Pascal Rabaté à choisi de situer les mini-intrigues de son nouveau film. S’inspirant très largement des vacances imaginées par Tati, le réalisateur nous compose une série de sketchs sans dialogue faisant la part belle à la musique et aux onomatopées.
On y retrouve un hôtel en bord de mer, un enterrement, un personnage un peu lunaire interprété par Jacques Gamblin avec, toutefois, quelques petits aménagements. Le tacot de M. Hulot a laissé la place à une voiturette sans permis, le chapeau est devenu une casquette jaune canari et la fameuse partie de tennis s’est transformée en un bref échange entre deux joueurs de Jokari.
Seul apport notable de Rabaté : l’intrusion de quelques scènes lestes ou légèrement triviales.
Autre temps, autre mœurs…
De fait, à mesure que le récit avance, Ni à vendre, ni à louer lorgne beaucoup plus du côté de l’humour de Grosland ou des Deschiens (la présence de Gustave Kervern et de François Morel au générique ne fait, d’ailleurs, que renforcer cette sensation) que des gags très élaborés de Tati.
Lorgne seulement, car le film peine bizarrement à faire sourire.
La faute à l’absence d’un personnage fil rouge, comme l’était M. Hulot, permettant de lier entre elles toutes ces histoires qui s’entrecroisent. Ici, le Monsieur Cerf-volant, interprété par Jacques Gamblin, n’est malheureusement qu’une silhouette parmi d’autres.
C’est d’autant plus rageant que le réalisateur s’est entouré de très bons comédiens. Outre ceux cités plus haut, on y trouve également la trop rare Maria de Medeiros, l’excellent Dominique Pinon et l’hilarant François Damiens qui semble s’ennuyer ferme.
Un comble !
Bref, si la formule peut paraître originale, voir « poétique » pour certains spectateurs indulgents, Pascal Rabaté ne prend pas beaucoup de risques en labourant dans les sillons déjà tracés par d’autres et en se moquant gentiment des manies des petites gens.
Plutôt que de revenir sur ces vacances de monsieur tout le monde, le réalisateur des Petits ruisseaux aurait, sans doute, été plus inspiré de s’intéresser à celles des nantis de la côte d’azur et à leurs petits travers.
Tout est à vendre, tout est à acheter ou Les vacances de M. Bling Bling ! Voici des titres – et un sujet – qui auraient certainement été beaucoup plus porteurs et nettement plus grinçants !