La fille du puisatier
A la veille de la seconde guerre mondiale, dans le sud est de la France, Pascal est un puisatier honnête et travailleur mais veuf.
Père de six filles, il est secondé dans les tâches de la vie quotidienne par sa fille aînée Patricia et sa cadette Amanda.
Le jour où Patricia rencontre Jacques, fils de riches commerçants de la ville, les choses se compliquent. A leur deuxième rencontre, la jeune femme tombe enceinte tandis que le beau pilote de chasse doit partir pour le front. Fille mère repoussée par ses beaux parents, Patricia est contrainte par son père de quitter la maison. Question d’honneur…
Pour son premier film en tant que réalisateur, Daniel Auteuil a choisi de faire un remake du film homonyme de Marcel Pagnol (1940) avec Raimu et Fernandel. De facture un peu (trop ?) académique, cette nouvelle version à tout de la production qualité France qui devrait plaire aux établissements scolaires ayant l’écrivain au programme ainsi qu’au public ayant plébiscité Jean de Florette et Manon des Sources.
Moins inspiré que les deux succès de Claude Berri – mais possédant le même travers : celui de faire appel à des acteurs imitant plus ou moins bien l’accent du sud – le film de Daniel Auteuil ne manque pourtant pas de charme grâce aux magnifiques paysages de Provence et aux dialogues pleins de verves servis par de solides acteurs.
Les comédiens sont, à deux exceptions près, la principale force de ce film.
Daniel Auteuil, tout d’abord, émouvant et convaincant puisatier. Mais aussi Jean-Pierre Darroussin, Sabine Azéma et Kad Merad qui, s’il a tendance à la copier, ne se sort pas trop mal d’un rôle dédié à la bonhomie de Fernandel. Et que dire, enfin, d’Emilie Cazenave qui joue Amanda, la cadette du puisatier, sinon qu’elle est LA révélation de ce film. Rayonnante et juste dès qu’elle apparait à l’écran.
On ne peut malheureusement pas en dire autant de l’actrice qui tient le rôle titre. Astrid Bergès-Frisbey est une catastrophe et une véritable erreur de casting. Avec son jeu mou et gnangnan et son élocution approximative, on a plus envie de donner raison au père de Patricia que de plaindre son sort. Quant à Jacques, son amoureux, l’interprétation autosatisfaite donnée par Nicolas Duvauchelle suscite au final plus d’antipathie que de sympathie, au point que l’on en vienne à se demander ce que lui trouve cette gourde.
Ces réserves mises à part, La fille du puisatier a au moins le mérite de remettre au goût du jour le message humaniste de Pagnol. Un message qui reste, plus de 70 ans après sa rédaction, toujours aussi actuel.