1987, un jeune homme fraîchement diplômé se voit contraint de travailler tout un été dans un parc d’attraction local pour financer ses études de journalisme à New-York
Loin des excès de SuperGrave, Greg Mottola aborde, une fois de plus, le thème de l’adolescence mais opte cette fois pour une chronique nostalgique (la fin des années 80) parsemée de quelques gags réjouissants. Un peu à la manière de Cashback (2007), le réalisateur évoque avec finesse le passage du monde de l’adolescence à celui des adultes par le biais du travail.
Ici, c’est un job d’été dans un parc d’attraction miteux qui va faire passer James de l’autre côté du miroir. Dans cet univers factice et déprimant, où le patron du parc élabore des stratégies minables pour que sa clientèle ne gagne pas trop de peluches, il va perdre ses illusions d’enfant et découvrir la vie en société : l’amour, l’amitié mais aussi le mensonge, la jalousie …
Si l’humour décalé et déconnant cher à Mottola est porté par un Bill Hader (SuperGrave, Paul) moustachu en très grande forme, il faut saluer le reste de la distribution qui, tout en se mettant au diapason de cette prestation, apporte la touche d’émotion qui sort Adventureland du tout venant des productions pour ados.
Jesse Eisenberg, tout d’abord, qui prouve, avant Bienvenue à Zombieland et The Social Network, qu’il sait naviguer avec aisance entre humour, dérision et gravité.
Kristen Stewart qui fait preuve d’une belle force fragile même si elle développe, ici, son irritant jeu capillaire consistant à glisser une mèche de cheveux derrière l’oreille pour exprimer ses tourments intérieurs. (Un tic qui sera d’ailleurs moqué dans la parodie de Twilight : Mords-moi sans hésitation)
Mention spéciale, enfin, à Ryan Reynolds (Buried) en homme marié malheureux et dragueur ainsi qu’à Martin Starr en intello mal dans sa peau.
Filmée avec une infinie tendresse, cette petite bande de bras cassés et de laissés pour compte nous touche progressivement et devient vite familière. Elle est comme un concentré de vie avec ses joies, ses peines et ses contradictions…
N’ayant bizarrement pas eu les honneurs d’une sortie en salles en France, Adventureland mérite pourtant vraiment qu’on s’y intéresse. Alors, si l’occasion se présente, n’hésitez pas à prendre vos tickets pour cette attraction pas tout à fait comme les autres.