Titeuf a fort à faire entre la possible séparation de ses parents et l’impossible invitation à l’anniversaire de Nadia, l’élue de son cœur.
Après une série d’épisodes pour la télé pas vraiment concluants, il y avait des cheveux à se faire pour l’adaptation au cinéma de l’univers du gamin à mèche le plus célèbre de la BD depuis Tintin.
Miracle ! Papa Zep a veillé sur sa création et a lui-même mis en scène son passage sur grand écran.
On retrouve donc dans Titeuf, le film tout ce qui fait la force et le charme des albums.
Un humour insolent mais tendre flirtant gentiment avec l’esprit scatologique des petits.
Un second degré qui ravira les parents autant que leurs enfants.
Des thématiques mêlant sujets de société (le divorce, le racket) et préoccupations des plus jeunes (les premiers émois amoureux).
Sans oublier le trait rond et incisif de Zep.
Saluons, d’ailleurs, le réalisateur/dessinateur de ne pas avoir cédé aux charmes et à la facilité de l’image de synthèse pour nous proposer un dessin animé « presque » à l’ancienne. (Ce qui ne l’empêche pas de s’offrir quelques jolis délires graphiques lors des nombreuses séquences oniriques qui ponctuent le film).
Mais si le passage au long métrage est aussi idéal c’est que l’auteur a su se démarquer de la succession de petits gags qui composent ses albums pour élaborer un récit attachant qui tient véritablement la route pendant 1h27.
Seul petit bémol à cette indéniable réussite, la présence d’un clone animé de Johnny Hallyday dans une sorte de clip lourdingue qui tombe comme un cheveu blanc sur le sympathique potage potache que l’on est en train (c’est le cas de le dire !) de nous servir ! Pas sûr que l’idole des moins jeunes soit celle des plus jeunes, plus adeptes des mangas que de l’Amérique à papa.
Cette réserve (qui a dit faute de goût ?) mise à part, Titeuf, le film c’est vraiment la fête du slip !
D’un coté la voix de Titeuf en clone d’Elie Semoun aux connotations « Banlieue » ne colle pas à son environnement (parents, grands-parents, amis), ce qui enlève de sa crédibilité. De l’autre, l’histoire est assez classique, même si on doit le courage au scénariste de parler de problème « d’adultes » de manière simple.
Déjà, n’étant pas un fan de la BD, j’ai trouvé l’adaptation en film pas du tout indispensable. Et en plus, c’est rarement drôle.