Dire que le troisième opus de la saga X-Men est une déception est un doux euphémisme. Le juste équilibre qu’avait réussi à instaurer Bryan Singer entre les problèmes personnels des mutants et le combat pour la reconnaissance de leur identité vient d’être balayé par un déluge d’effets spéciaux ridicules et sans âme.
Ridicules car quant on voit la tête de Patrick Stewart et Ian McKellen rajeunis de 25 ans au début du film on commence à se poser des questions. Que viennent faire Baby Herman et le Juge Doom dans ce film ? Est-ce X-Men 3 ou Qui veut la peau de Roger Rabbit 2 ? Et dire qu’il est question d’un prochain film (Magnéto) entièrement tourné avec cette nouvelle technologie… Preuve est faite, une fois de plus, que le ridicule ne tue pas.
En effet, il ne tue pas et je dirai même qu’il rend : « PLUS ! »
Plus fort le son, plus fort et plus nombreux les mutants, plus fort les coups de théâtre, c’est un vrai festival ! Mais à force de trop en mettre Brett Ratner finit par y laisser des plumes… Celles d’Angel tout d’abord, interlude blond planant entre deux bastons permettant aux futurs spectateurs TV d’aller se chercher une bière avant de reprendre le fil de l’histoire. Quant aux autres héros mutants, il les sacrifie (au propre comme au figuré) sur l’autel d’un savoir faire technique indéniable mais sans âme.
Même Wolverine est devenu inconsistant en amoureux transi. Où sont passés sa quête et son sale caractère ? Le pauvre Hugh Jackman n’a plus rien à se mettre sous la dent à part ses cigares et une ou deux répliques qui font mouche.
Et Diablo ? L’excellente recrue du second opus, a préféré se téléporter ailleurs plutôt que de participer à ce naufrage annoncé.
Quant au nouveau super méchant, Le Fléau, il est à l’image du réalisateur. Il fonce tête baissé, comme un bulldozer, détruisant tout sur son passage sans discernement.
Au final, ce film à la pyrotechnie impressionnante et irréprochable laisse surtout une impression de gros gâchis artistique.